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États-Unis: les salariés de l'automobile votent pour une grève en cas d'échec des négociations

General Motors est accusé d'avoir installé des logiciels truqueurs dans certains de ses véhicules diesel.

General Motors est accusé d'avoir installé des logiciels truqueurs dans certains de ses véhicules diesel. - Justin Sullivan - AFP

Aux États-Unis, une grève massive pourrait stopper la production dans toutes les usines automobile du pays. L’UAW (United Auto Workers) a obtenu le soutien de 97% de ses membres pour lancer un arrêt de travail chez General Motors, Ford et Stellantis.

Les 150.000 membres de l’UAW (United Auto Workers), syndicat des travailleurs de l’industrie automobile américaine, ont voté pour une grève massive en cas d'échec des négociations en cours avec les trois grands constructeurs automobiles américains sur les prochaines conventions collectives.

Le syndicat United Auto Workers a annoncé vendredi avoir obtenu le soutien de 97% de ses membres pour lancer un arrêt de travail chez General Motors, Ford et Stellantis si les tractations tendues n'aboutissent pas à un accord à l'échéance du 14 septembre.

Le syndicat réclame 46% d’augmentation des salaires sur quatre ans, une hausse des retraites et des pensions pour le personnel syndiqué, la semaine de 32 heures payées 40. Aux États-Unis, le secteur automobile pèse environ 3% du PIB national.

"Nos membres en ont clairement assez de tirer le diable par la queue pendant que l'élite dirigeante et les milliardaires continuent de s'en mettre plein les poches", a commenté Shawn Fain, président de l’UAW, dans un communiqué. "Les Trois Grands s'empiffraient pendant que nous nous échinions", a-t-il ajouté.

Conséquences économiques importantes

Des experts considèrent plus probable qu'un seul groupe soit concerné. La dernière grève remonte à 2019, chez General Motors.

"Des bénéfices record méritent des contrats record", avait lancé M. Fain lors d'un meeting dimanche dans le Michigan (nord). "Nous les obtiendrons par tous les moyens nécessaires".

Les syndicats du pays profitent actuellement d'un marché du travail tendu avec un taux de chômage de seulement 3,5% en juillet. Un double mouvement de grève paralyse Hollywood depuis mai (scénaristes et acteurs). Le transporteur UPS y a échappé de peu, au prix d'une convention collective "historique" selon l'intransigeant syndicat des Teamsters.

Un arrêt de travail chez les trois constructeurs pourrait avoir des conséquences économiques importantes sur leurs sous-traitants et sur les services afférents. Le président américain Joe Biden garde un oeil sur ces négociations et l'a fait savoir mi-août en plaidant pour un accord "gagnant-gagnant" et "équitable" renforçant les droits des travailleurs pendant la transition vers les véhicules électriques.

PS avec AFP