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États-Unis: la croissance du PIB atteint 2,4% sur un an au 2e trimestre, plus qu'attendu

La croissance provisoire du deuxième trimestre outre-Atlantique surprend les analystes qui anticipaient un ralentissement ou une stabilité de l'indicateur.

La croissance annuel du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis s'est accélérée au deuxième trimestre, à 2,4% contre 2% au premier trimestre, selon la première estimation du département du Commerce, publiée jeudi. L'indicateur déjoue ainsi les pronostics. Certains analystes tablaient sur une croissance de 2%, identique à celle du premier trimestre, selon le consensus de Market Watch. D'autres anticipaient même un ralentissement, à 1,6%, selon Briefing.com.

Si l'on compare simplement au trimestre précédent, comme le font d'autres économies avancées, la croissance est de 0,6%. Elle a été tirée par la consommation, les investissements, les dépenses de l'Etat et des administrations locales, notamment, détaille le département du Commerce dans son communiqué.

La récession s'éloigne

Les ménages américains ont notamment dépensé plus d'argent pour leur loyer, les soins de santé, mais aussi pour les billets d'avion. Côté investissements, ce sont surtout les ventes de camions et bus qui ont grimpé. Malgré l'inflation d'un côté, et les hausses de taux de la banque centrale de l'autre, la première économie du monde surprend par sa résilience. La récession qui semblait inéluctable il y a encore quelques mois, semble même désormais s'éloigner.

Les économistes de la Fed, qui, en juin, en prévoyaient encore une légère d'ici à la fin de l'année, ont même retiré ce risque de leurs prévisions économiques, a annoncé mercredi le président de l'institution, Jerome Powell.

"L'équipe voit un ralentissement notable de la croissance débuter plus tard cette année mais, compte tenu de la résilience de l'économie récemment, ils ne prévoient plus de récession", a-t-il souligné.

La croissance pâtit en effet de la forte hausse des prix, qui avait atteint un niveau jamais-vu depuis plus de 40 ans, réduisant le pouvoir d'achat des ménages. Résultat, cela restreint la consommation, qui est le moteur de l'économie américaine. L'inflation est ainsi tombée en juin à son plus bas niveau depuis mars 2021, à 3,00% sur un an, selon l'indice CPI. Une autre mesure, l'indice PCE, sera publiée vendredi.

Une 11ème hausse des taux de la Fed

Et l'économie américaine est également ralentie par les efforts de la banque centrale américaine (Fed) pour juguler, justement, cette inflation. Pour atteindre son objectif, elle relève ses taux directeurs depuis mars 2022. En conséquence, les banques proposent des crédits à des taux plus élevés aux ménages et aux entreprises, qui sont alors moins enclins à consommer ou investir.

La Fed a ainsi procédé mercredi à une 11e hausse, plaçant son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25 à 5,50%. Son président a toutefois fait état d'un "équilibre entre les deux risques. Le risque d'en faire trop ou pas assez", entre inflation et récession, et "nous arrivons à un point où il y a vraiment des risques des deux côtés".

En 2022, la croissance de l'économie américaine avait ralenti à 2,1%, après avoir connu en 2021 la plus forte croissance depuis 1984 (5,9%), et en 2020 le plus fort recul du PIB depuis 1946 (-3,5%) et deux mois de récession à cause du Covid-19.

NLC avec AFP