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Etats-Unis: la caisse de grève du syndicat UAW s'élève à 825 millions de dollars

D'après le média en ligne Axios, le syndicat United Auto Workers (UAW) à l'origine du mouvement social dans trois usines pourrait poursuivre la grève pendant près de trois mois grâce à ces ressources financières.

Se dirige-t-on vers un épisode social de grande envergure outre-Atlantique? Le syndicat des employés des trois grands constructeurs automobiles américains a annoncé le démarrage d'une grève dans trois usines à partir de minuit jeudi, faute d'un accord trouvé avec les trois grands constructeurs aux Etats-Unis à savoir General Motors, Stellantis et Ford. Et l'organisation syndicale United Auto Workers (UAW) dispose d'importantes ressources financières pour assurer la continuité de ce mouvement social.

Selon le jeune média en ligne anglosaxon Axios, le coût d'une grève reviendrait à 100 dollars par jour de travail et par participant pour l'UAW. Si on se base sur le montant de sa caisse de grève qui atteint 825 millions de dollars, le syndicat américain du secteur automobile pourrait donc financer ce nouveau mouvement social pendant une durée de douze semaines, soit un peu moins de trois mois d'après les estimations des analystes du cabinet de conseil Evercore ISI.

"Bien que le syndicat ne veuille évidemment pas épuiser ce fonds [...], l'UAW dispose de ressources suffisantes pour continuer à payer les indemnités de grève de ses membres pendant de nombreuses semaines, et ne manquerait de fonds qu'en cas d'arrêt de travail prolongé", explique Chris McNally d'Evercore ISI.

Des indemnités insuffisantes?

L'analyste estime cependant que les travailleurs "souffriront" tant que la grève se poursuivra. Et pour cause, le fonds de grève est certes mis à disposition des membres actifs en règle avec le syndicat à partir du huitième jour du mouvement social mais les indemnités versées ne représentent que 25 à 60% de la rémunération habituelle des travailleurs syndiqués auprès de l'UAW.

Cette problématique du financement social n'est pas sans faire écho à la séquence sociale française de la réforme des retraites durant laquelle l'intersyndicale avait lancé une caisse de grève commune qui avait récolté plus de 4 millions d'euros de dons pour soutenir les grévistes.

Cette initiative intersyndicale s'ajoutait ainsi aux ressources financières propres à chaque organisation qui pouvaient atteindre des montants relativement conséquents à l'image de la CFDT et de sa réserve d'environ 150 millions d'euros.

Timothée Talbi