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Dette russe : les paiements bloqués constituent bien un défaut, selon Moody's

15.000 millionnaires russes devraient quitter leur pays en 2022.

15.000 millionnaires russes devraient quitter leur pays en 2022. - AFP

"Le 27 juin, les détenteurs de la dette russe n'avaient pas reçu de paiement de coupon sur deux euro-obligations d'une valeur de 100 millions de dollars à l'expiration du délai de grâce de 30 jours calendaires", indique l'agence.

L'agence de notation Moody's a estimé mardi dans un communiqué que la non-réception, au 27 juin, des intérêts de la dette russe par les créanciers constituait un "défaut" de paiement pour la Russie.

La Russie devait payer 100 millions d'intérêts sur sa dette le 27 mai, une échéance assortie d'une période de grâce d'un mois qui expirait dimanche.

Le ministère russe des Finances assurait avoir versé l'argent en devises étrangères dès le 20 mai.

Mais il a reconnu lundi que l'argent n'était pas parvenu aux créanciers, car des intermédiaires bancaires ont bloqué les paiements du fait des sanctions prises par les pays occidentaux en conséquence de la guerre en Ukraine.

Pas un statut juridique

"Le 27 juin, les détenteurs de la dette russe n'avaient pas reçu de paiement de coupon sur deux euro-obligations d'une valeur de 100 millions de dollars à l'expiration du délai de grâce de 30 jours calendaires, ce que nous considérons comme un cas de défaut selon notre définition", a expliqué l'agence de notation dans son communiqué.

Cette estimation n'introduit pas un statut juridique de défaut de paiement pour la Russie puisque les agences de notation n'ont plus le droit de noter le pays depuis les sanctions internationales à son encontre, en raison de l'invasion de l'Ukraine.

Il revient désormais à un comité de créanciers, le Credit Derivatives Determinations Committee (CDDC), d'évaluer si oui ou non la Russie rate des paiements.

Le CDDC ne s'étant pas encore exprimé sur la question, son statut reste flou.

Moscou a assuré lundi que "la non-obtention de l'argent par les investisseurs n'est pas le résultat d'une absence de paiement mais est causée par l'action de tierces parties, ce qui n'est pas directement considéré (...) comme un cas de défaut".

T.L avec AFP