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Covid-19: Hong Kong exempte de quarantaine les grands patrons de la finance

La région administrative spéciale a mis en place une des politiques les plus strictes du monde pour faire face à la pandémie mondiale. Mais déjà affectée par des crises internes, la région veut désormais relancer son cœur financier.  

A travers le monde, Hong Kong n'a pas fait les choses à moitié pour éviter une vague épidémique. La région spéciale chinoise a ainsi réussi à maintenir loin d'elle le virus du Covid-19. Depuis le début de la pandémie, le nombre de cas a plafonné à 11.500 et 210 décès avec la mise en place de règles drastiques, parmi les plus sévères de la planète. 

Autant dire que la mini-brèche annoncée vendredi dernier est un petit évènement. Le gouvernement local a décidé d'exempter de quarantaine (21 jours en l'occurrence) certains dirigeants des entreprises financières. Ces derniers (pas plus de deux personnes par entreprise) doivent évidemment être vaccinés et doivent annoncer leur itinéraire précis pour leur séjour à Hong Kong. Le malheureux qui s'en détournerait partirait 3 semaines en isolement et pourrait être poursuivi en justice avec une peine de 6 mois de prison à la clé. 

Des mesures drastiques

Il faut dire que la région a absolument tout fermé pour empêcher la propagation du virus à travers la population de 7,5 millions de de personnes. Quelques allègements ont eu lieu début avril mais le gouvernement, dont la politique s'est rigidifiée depuis les manifestations de 2019, se veut intraitable. La police peut décréter l'isolement immédiat et sans avertissement d'un immeuble ou d'un quartier dont on ne sort qu'après des tests PCR obligatoires. 

Les personnes positives sont immédiatement envoyées à l'hôpital tandis que les cas contact doivent partir en quarantaine, au mieux à l'hôtel, au pire dans des camps de quarantaine. Dans les unités d'isolement, les enfants sont séparés de leurs parents et même parfois attachés à leur lit. 

Une politique rude, assumée par le gouvernement local, mais qui provoque d'autres effets pervers. Hong Kong a désormais un mal fou à faire vacciner sa population finalement peu concernée par la pandémie et pourrait finir par jeter de précieuses doses. 

Pour autant, la région doit désormais envisager la réouverture, notamment pour redynamiser le secteur financier. Depuis deux ans, la ville traverse une crise majeure de son histoire avec la mainmise toujours plus importante de Pékin, qui a entrainé d'importantes manifestations avant la pandémie. La guerre commerciale a aussi largement pénalisé Hong Kong, qui vient à peine de sortir, au premier trimestre, d'une récession de 18 mois.

Espérant profiter du peu de risque sanitaire pour rassurer la finance, Hong Kong cherche désormais à rouvrir au compte-goutte. 

Thomas Leroy Journaliste BFM Business