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Comment la capitale du Turkménistan est devenue la ville la plus chère du monde pour les expatriés

La capitale du Turkménistan, Achkhabad, qui compte peu d'expatriés, passe de la deuxième place l'an dernier à la première en raison d'une "forte inflation locale"

La capitale du Turkménistan, Achkhabad, qui compte peu d'expatriés, passe de la deuxième place l'an dernier à la première en raison d'une "forte inflation locale" - STR

Le cabinet Mercer a dévoilé son enquête annuelle sur le coût de la vie et du logement pour les expatriés. Surprise, ce n'est plus Hong Kong en tête de classement mais Achgabat, en pleine Asie centrale.

Loin des gratte-ciels rutilants de New-York, des foules compactes d'Hong Kong ou même des brunchs hors de prix parisiens, la ville la plus chère pour les expatriés se situe donc près de la frontière Iranienne, à deux pas du désert du Karakoum. Il s'agit d'Achgabat, capitale du Turkménistan, pays coincé entre la mer caspienne et l'Afghanistan.

Ce n'est finalement pas une surprise que le cabinet Mercer l'a placée en tête de son classement annuelle sur les villes les plus chères du monde pour les expatriés. L'année dernière, elle se plaçait déjà en seconde position après une remontée spectaculaire en 2019 de la 43ème à la 7ème place. Pour autant, la cherté de la vie dans cette ville d'un peu moins d'un million d'habitants n'est pas un signe de prospérité.

"Achgabat est maintenant numéro de notre classement en raison d’une forte poussée d’inflation" commente Mercer. "Le Turkménistan connait une énorme crise économique et sociale combinée à une hyperinflation. Le volume des produits alimentaires importés a diminué en raison de l'absence de devises étrangères dans le pays. Cela a entraîné de nouvelles pénuries. Il y a maintenant par exemple moins de pain, de farine, d'huile végétale et d'œufs disponibles."

Même sentence pour Beyrouth, troisième du classement (derrière Hong Kong, deuxième) qui subit une violente crise faisant grimper les prix. La capitale du Liban devient la ville la plus coûteuse du Moyen-Orient pour les salariés en mobilité, avec un bond de 42 positions par rapport à l'année dernière.

Les villes américaines de moins en moins chers

Dans le top 10, on retrouve aussi les citées habituelles où le coût de la vie est importante: Tokyo (4ème) perd une place tout comme Zurich (5ème) et Shangahi (6ème); Genève (8ème) et Pékin (9ème). Singapour perd deux places (7ème) ainsi que Bern (10ème).

Les villes américaines ont globalement baissé dans le classement: New York est passé de la 6ème à la 14ème place, Los Angeles de la 17ème à a 20ème place et San Francisco de la 16ème à la 25ème place. Un recul principalement lié aux fluctuations monétaires l'année dernière, indique Mercer.

Du côté des villes européennes, outre les villes suisses, Copenhague est devenue la plus chère pour les expatriés (16ème place, contre 25ème l'année dernière) dépassant ainsi Londres (18ème) et… Paris qui affiche une remontée impressionnante au classement, de la 50ème à la 33ème place. Lyon passe de la 123ème à la 100ème place. Une progression "due à l’appréciation générale de l’euro depuis 2020, en particulier par rapport au dollar américain", commente Jean-Philippe Sarra, Responsable conseil Mobilité Internationale chez Mercer France.

Finalement, la moitié des 10 villes les plus chères sont situées en Asie confirmant les précédentes enquêtes. Du côté du bas de classement, Brasilia (205ème), Tunis (206ème), Tbilissi (207ème) et Lusaka (208ème) ferment la marche. Juste devant Bichkek, capitale du Kirghizistan, pas si loin d'Achgabat d'ailleurs.
Papier classement 2020.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business