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Céréales ukrainiennes: la Hongrie prolonge et renforce les restrictions d'importation

À quelques heures de l'expiration des mesures, Bruxelles a indiqué y mettre fin, en échange d'un engagement de Kiev à maîtriser l'afflux de grains dans les pays riverains.

La Hongrie a décidé vendredi soir de prolonger de manière unilatérale l'interdiction d'importer des céréales ukrainiennes, défiant la Commission européenne qui avait annoncé plus tôt mettre fin aux restrictions.

"La Hongrie va fermer ses frontières à 24 produits ukrainiens", contre quatre auparavant, afin de "protéger les intérêts de nos agriculteurs", a annoncé sur Facebook le ministre de l'Agriculture Istvan Nagy.

À quelques heures de l'expiration des mesures, Bruxelles a indiqué y mettre fin, en échange d'un engagement de Kiev à maîtriser l'afflux de grains dans les pays riverains.

Bruxelles avait conclu fin avril avec cinq Etats membres (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) un accord leur permettant de bloquer sur leur sol la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens, à condition qu'ils n'empêchent pas le transit vers d'autres pays.

À la suite de la levée des droits de douane de l'UE en mai 2022, ces pays avaient vu affluer les céréales à prix bradé venues d'Ukraine, mais bloquées sur leur sol du fait de problèmes logistiques. Cette situation avait provoqué une vague de mécontentement des producteurs, voyant d'un mauvais oeil cette concurrence.

"Bien sûr, nous avons été dupés", s'était indigné dans une interview radiophonique vendredi matin le Premier ministre nationaliste Viktor Orban, qui a maintenu malgré la guerre des liens avec le Kremlin et entretient des relations tendues avec l'Ukraine.

"En fin de compte, nous sortons les céréales d'Ukraine, mais elles n'arrivent pas en Afrique (...) Les pauvres enfants africains ne peuvent même pas en tirer un kilo de pain. C'est une arnaque !", avait-il ajouté.

Son ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto a quant à lui fustigé "une propagande mensongère de Bruxelles et Kiev".

NLC avec AFP