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Impôts: qui seront les gagnants (et les perdants) de l'année 2020?

La politique fiscale de l'exécutif devrait avant tout profiter à la classe moyenne en 2020. Grands gagnants des premières années du quinquennat, les ménages les plus riches seront quant à eux beaucoup moins soutenus cette année.

L’année 2020 sera marquée par d’importants changements sur le plan fiscal. À commencer par la baisse de l’impôt sur le revenu à hauteur de 5 milliards d’euros. Sans oublier la poursuite de la suppression de la taxe d’habitation. Mais tous les contribuables ne profiteront pas de ces mesures fiscales dans les mêmes proportions. Certains risquent même d’être pénalisés par de nouvelles dispositions inscrites dans le budget 2020.

La classe moyenne, grande gagnante

Cette nouvelle année sourira surtout à la classe moyenne. Première bénéficiaire du "virage social" de l’exécutif annoncé à la suite de la crise des gilets jaunes, elle profitera d’une baisse de l’impôt sur le revenu de 5 milliards d’euros. Le gain moyen sera de l’ordre de 350 euros par an pour les contribuables situés dans la première tranche et de 125 euros pour ceux situés dans la deuxième tranche, rappellent Les Échos.

Dans le détail, un couple avec deux enfants déclarant 5600 euros de revenus mensuels paiera 908 euros d’impôt en moins par rapport à 2019. Le gain sera de 549 euros par an pour un célibataire à 2000 euros par mois ou encore de 930 euros pour un couple de retraités à 4600 euros par mois. La classe moyenne profitera aussi de la suppression du dernier tiers de la taxe d’habitation. En trois ans, elle sera ainsi passée de 600 euros en moyenne à 0.

Les ménages les plus modestes n’étant pas assujettis à l’impôt sur le revenu, le gain de pouvoir d’achat lié à la politique fiscale du gouvernement sera moindre en 2020. Ils pourront néanmoins compter sur un dispositif d’aide à la rénovation énergétique des logements. En effet, le crédit d’impôt pour la transition énergétique est remplacé en 2020 par une prime qui visent essentiellement les moins aisés.

Les riches, de grands gagnants à grands perdants de la politique fiscale

Grands gagnants des premières années du quinquennat d’Emmanuel Macron, les ménages les plus riches seront cette fois les grands perdants. Et pour cause, un mécanisme de compensation les exclut de la baisse de l’impôt sur le revenu. Aussi devront-ils attendre 2021 pour bénéficier d'une baisse de la taxe d’habitation.

De la même manière, les 20% des ménages les plus aisés seront les premiers pénalisés par la suppression du crédit d’impôt pour la transition énergétique puisqu’ils ne pourront pas profiter de la nouvelle prime qui la remplace, sauf pour les travaux d’isolation des parois opaques.

Enfin, ils seront directement concernés par le "supermalus" contre les SUV qui s’attaquent aux véhicules les plus polluants. Désormais, la pénalité sur les achats de ce type de voitures ira jusqu’à 20.000 euros pour les modèles émettant plus de 184 gramme de CO2 par kilomètre, contre 12.500 euros au-delà de 172 grammes de CO2 auparavant.

Une année mitigée pour les entreprises

À quelle sauce seront mangées les entreprises en 2020? Les mesures prévues par la loi de finances permettent de prédire une année contrastée. Certes, elles pourront se réjouir de la baisse de l’impôt sur les sociétés qui passera de 33 à 31% pour les sociétés de plus de 250 millions de chiffres d’affaires et de 31 à 28% pour les autres. Mais dans le même temps, elles seront aussi pénalisées par la suppression de certaines niches fiscales.

Par exemple, l’avantage fiscal pour les dépenses de mécénat ainsi que l’exonération de TICPE pour le transport routier seront réduits. L’année 2020 marquera également le début de la sortie progressive du taux réduit de gazole non routier pour le secteur du BTP. Au total, l’État devrait récupérer 600 millions d’euros grâce à la suppression de ces différentes niches.

Paul Louis