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Hôtels hospitaliers, maisons de naissance, télémédecine... Comment la Sécurité sociale envisage la médecine de demain

Une infirmière dans un hôpital libanais le 21 juillet 2020. (Photo d'illustration)

Une infirmière dans un hôpital libanais le 21 juillet 2020. (Photo d'illustration) - JOSEPH EID

Dans son projet de loi de financement pour 2021, la Sécurité sociale met l'accent sur ces nouveaux services.

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 introduit la création ou le développement de nouveaux services censés améliorer l'oganisation du parcours de soin ou prendre en compte de nouvelles demandes des patients.

> Des maisons de naissance pour une prise en charge plus « naturelle »

L'idée est de développer ces lieux d’accompagnement faiblement médicalisé et personnalisé des femmes enceintes et de leur bébé. "Les attentes des femmes quant à leur accompagnement pendant la grossesse et leur accouchement évoluent, avec des aspirations en particulier en faveur d’une prise en charge plus « naturelle », davantage personnalisée et appuyée sur une sage-femme présente tout au long de leur grossesse et de leur accouchement", peut-on lire.

Concrètement, "le gouvernement propose d’enrichir l’offre actuelle en pérennisant dans le PLFSS 2021 les maisons de naissance. Celles-ci sont des structures autonomes de suivi de la grossesse, de l’accouchement et de ses suites, sous la responsabilité exclusive des sages-femmes et qui s’adressent aux femmes sans antécédents ni comorbidités particuliers, désireuses d’un accompagnement global".

Le gouvernement rappelle que ce nouveau dispositif a fait l’objet d’une expérimentation, de 2013 à aujourd’hui, à travers huit maisons de naissance, "dont les résultats ont été positifs, tant du point de vue de la qualité et de la sécurité des soins prodigués, de l’efficience de la prise en charge, que de la diversité d’approches ainsi apportée aux femmes et aux couples".

> Des hôtels hospitaliers avant et après le passage à l'hopital

L'objectif de ces nouveaux lieux est "d’offrir un hébergement temporaire non médicalisé aux patients afin de fluidifier les prises en charge hospitalières en amont et en aval des séjours hospitaliers ou lors d’une séance de soins et de recentrer l’hôpital sur sa mission de soins". Traduction, l'objectif est de désengorger les hôpitaux en orientant les patients dans ces hôtels hospitaliers avant et après une opération par exemple.

"Un financement dédié est prévu afin de faciliter leur large déploiement. Cela concrétise un engagement pris dans le cadre du Ségur de la santé", peut-on lire.

Là encore, le dispositif a été testé depuis 2015 et "a démontré l’atteinte des objectifs poursuivis en termes d’organisation des parcours et de satisfaction des patients. Les enquêtes de satisfaction menées ont mis en avant un niveau élevé de satisfaction des patients (90 à 95%) ayant bénéficié des prestations d’hébergement non médicalisé dans le cadre de leur prise en charge.

Du point de vue organisationnel, si une grande majorité des établissements a fait appel à un partenaire proche géographiquement (hôtel commercial, maison d’accueil hospitalière), quelques-uns ont développé en interne des structures d’hébergement non médicalisé.

Le développement des hôtels hospitaliers doit également contribuer à limiter les coûts de transports ou à réduire la durée moyenne de séjour des patients.

> Toujours plus de télémédecine

Très utilisée pendant le confinement, la télémédecine a démontré toute son efficacité. Pour permettre à ce service de s'installer durablement, le projet de loi de financement prévoit "la poursuite, pendant deux ans, de la prise en charge intégrale des actes de
téléconsultation pour l’ensemble des assurés".

Il s'agit également de "permettre de faciliter le recours à la télémédecine, notamment dans les zones sous-denses où l’accès aux soins peut être d’autant plus difficile que les médecins sont peu nombreux. Cette prolongation permettra aux professionnels de santé de s’équiper des outils nécessaires à la facturation et au paiement à distance des téléconsultations, afin d’accompagner la montée en charge des téléconsultations".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business