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Hausse des impôts: "il ne doit pas y avoir de tabous", défend Yaël Braun-Pivet

La présidente de l'Assemblée nationale s'était déjà dit favorable à une taxation "exceptionnelle" des "superprofits" des grandes entreprises, vendredi 22 mars.

La fiscalité, un sujet potentiellement inflammable pour le gouvernement? Depuis quelques jours, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet et le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, affichent leurs divergences sur le sujet. Si le locataire de Bercy ne veut pas entendre parler d'une potentielle hausse d'impôts, l'ancienne ministre des Outre-mer a de nouveau laissé la porte ouverte.

Invitée sur le plateau de BFMTV/RMC, ce lundi 25 mars, Yaël Braun-Pivet a déclaré qu'il ne "doit pas avoir de tabous" sur la question d'une hausse des impôts.

Vendredi, la présidente de l'Assemblée nationale s'était déjà montrée favorable à une taxation "exceptionnelle" des "superprofits" des grandes entreprises.

"En 2017, lorsqu'on s'est lancé en politique et qu'on a suivi l'aventure d'Emmanuel Macron, c'était justement parce que nous refusions les dogmes", a-t-elle souligné.

"Nous avons subi un certain nombre de crises qui ont affecté profondément les finances publiques: Covid, Ukraine, coût de l'énergie... En fonction de cela, il faut regarder toutes les options", a plaidé Yaël Braun-Pivet alors que le gouvernement s'est engagé dans un processus de réduction du déficit public.

"Évidemment qu'il faut regarder les dépenses de l'Etat", a déclaré la présidente de l'Assemblée nationale. Pour rappel, le ministre de l'Economie a déjà annoncé l'annulation de 10 milliards d'euros de crédits pour 2024 avant que le ministre aux Comptes publics, Thomas Cazenave,ne plaide pour "au moins 20 milliards d'euros" d'économies supplémentaires pour le budget 2025 quelques jours plus tard.

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Mais ces coupes sont jugées largement insuffisantes afin de respecter l'objectif de réduction du déficit public à 3%, attendu pour la fin du quinquennat. En effet, une mauvaise nouvelle est venue compliquer la tâche ces derniers jours. Le solde budgétaire négatif de l'Etat devrait afficher un taux "significativement" plus élevé qu'initialement prévu (aux alentours de 5,6% contre 4,9% annoncé précédemment).

Une des solutions envisagées est de "regarder aussi du côté des recettes" estime Yaël Braun-Pivet. "C'est du bon sens" assure-t-elle. Et d'ajouter: "réduire les dépenses et augmenter les recettes quand la situation ne va pas bien." Sauf que cette vision ne semble pas partagée par tous au sein du gouvernement. À commencer par le locataire de Bercy. "Ce n'est pas la bonne solution", assurait Bruno Le Maire sur BFMTV, vendredi 22 mars.

"Les impôts n'augmenteront pas. C'est un engagement que nous avons pris avec le président de la République. Ils n'augmenteront pas tout simplement parce qu'ils sont déjà très élevés", martelait le ministre de l'Economie.

Pour le locataire, il s'agit de ne "pas de dévier de notre politique économique qui a donné de très bons résultats" déclarant que celle-ci a permis de "créer deux millions d'emplois, d'ouvrir des usines...". Alors qu'il était question, il y a quelques semaines encore, d'une baisse d'impôts de deux milliards pour les classes moyennes, le débat inverse semble prendre le dessus du côté du gouvernement.

Théodore Laurent