Getlink (Eurotunnel) annonce une perte de 113 millions d'euros en 2020

Le groupe Getlink, qui exploite le tunnel sous la Manche, a publié ce jeudi une perte nette de 113 millions d'euros en 2020 due à la crise sanitaire et au Brexit. Yann Leriche, son directeur général, était l'invité du Grand Journal de l'Eco.

Le groupe Getlink, qui exploite le tunnel sous la Manche, a publié ce jeudi une perte nette de 113 millions d'euros en 2020 due à la crise sanitaire et au Brexit, mais ses dirigeants se disent "confiants dans l'avenir" malgré l'absence de visibilité à court terme.

L'ancien groupe Eurotunnel avait réalisé en 2019 un bénéfice net de 159 millions d'euros.

Bonne résistance du fret

Le chiffre d'affaires, déjà publié en janvier, a baissé de 25% à 816 millions d'euros, particulièrement affecté par la débâcle des trains à grande vitesse Eurostar. A taux de change constants, il est en recul de 24%.

Le trafic passager a baissé de moitié mais la partie fret s'est bien maintenue, avec -9% par rapport à l'an dernier", a souligné Yann Leriche, directeur général de Getlink et invité du Grand Journal de l'Eco ce jeudi 25 février.

C'est, selon lui, la pandémie qui a eu davantage de conséquence sur l'activité que le Brexit:

Le Brexit, l'accord est arrivé assez tard, néanmoins le Brexit était annoncé depuis près de 4 ans donc il y a eu plusieurs vagues de préparation. Donc ça on était prêts, d'ailleurs tous nos systèmes ont bien fonctionné dès le 1er janvier. Cette signature (de l'accord) qui intervient le 24 décembre, donc une semaine avant le 1er janvier, on voit bien que les choses se sont globalement bien passées. En revanche, comme tout le monde, la pandémie mondiale personne n'avait su la prévoir et l'anticipation s'est faite de façon accélérée durant les différentes phases, c'est ce qui a beaucoup occupé les équipes en 2020".

Pas de prévisions pour 2021

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda), indicateur mis en avant par le groupe, a reculé de 41% à 328 millions d'euros, un niveau que le président Jacques Gounon juge tout de même "très substantiel".

"Nous n'avons pas brûlé de cash" et le groupe a réduit son endettement, a-t-il déclaré en conférence de presse.

La direction a cependant préféré ne pas faire de prévisions pour l'exercice 2021, en l'absence de visibilité à court terme.

Elle a bien pris note de l'annonce, lundi par le Premier ministre britannique Boris Johnson, que les restrictions sur les voyages pourraient être levées après le 17 mai -ce qui a immédiatement fait bondir les réservations-, a noté Yann Leriche.

Dividende symbolique

Parmi les bonnes nouvelles, Getlink a reçu en décembre l'autorisation de tirer un câble électrique de 1 GW dans le tunnel. Cette interconnexion, dont l'ouverture est envisagée à la mi-2022, doit apporter un supplément d'Ebitda de 70 à 80 millions d'euros en année pleine.

D'où la décision "d'envoyer un signal" en reprenant la politique de dividende, quand bien même Getlink a essuyé une perte l'an dernier, a-t-il indiqué. Le groupe prévoit le versement d'un dividende "extrêmement modeste" de 5 centimes au titre de l'exercice 2020. Il avait renoncé à en verser un l'an dernier.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet avec AFP Journaliste BFM Auto