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Gérald Darmanin: le chômage partiel "c'est la nationalisation des salaires pour éviter de licencier massivement"

10 millions de salariés en chômage partiel, "c’est la nationalisation des salaires", estime Gérald Darmanin

10 millions de salariés en chômage partiel, "c’est la nationalisation des salaires", estime Gérald Darmanin - AFP

Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, le coût du chômage partiel atteint 25 milliards d'euros. "C’est la première fois que l’homme arrête l’économie pour sauver des vies".

"Jamais un gouvernement n’a eu à être confronté à des décisions aussi difficiles. C’est la première fois que l’homme arrête l’économie pour sauver des vies", a déclaré Gérald Darmanin sur RTL pour illustrer les mesures mises en place par le gouvernement pour faire face à la crise du coronavirus.

Pour le ministre, les annonces du Premier ministre lors de son discours à l'Assemblée nationale visent à répondre à deux peurs: celle du virus et celle de ses conséquences économiques. C'est le risque "d'écroulement" évoqué par Édouard Philippe.

Par ce terme, "le Premier ministre a voulu dire que l’économie, c’est la vie. Le confinement a été promulgué pour protéger la vie". 

25 milliards d'euros pour le chômage partiel

Ces "mesures ont un coût", explique Gérald Darmanin en rappelant que les 10 millions de salariés au chômage partiel représentent un budget de près de 25 milliards d'euros. Ils sont désormais 11,3 millions a indiqué ce matin Muriel Pénicaud, ministre du Travail.

Quelque 361.000 salariés travaillant au domicile de particuliers ont bénéficié en mars du dispositif spécifique de chômage partiel mis en place depuis la crise sanitaire, a annoncé mercredi le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin.

Avec ce dispositif, les entreprises et les particuliers employeurs sont remboursées en totalité par l’Etat de ce qu’elles versent à leurs chômeurs partiels. Les salariés, eux, sont indemnisés à 70% du salaire brut (84% du salaire net), et ceux qui touchent le smic le perçoivent à 100%. 

"C’est la nationalisation des salaires. Il s'agit d'éviter de licencier massivement et de permettre de redémarrer rapidement", estime le ministre et précisant que pour les entreprises, notamment les restaurateurs, "l’endettement c'est mieux que la faillite".

Comment le gouvernement va aider les entreprises à redémarrer le 1er juin, la date évoquée par le Premier ministre lors de son discours sur le déconfinement? Les restaurateurs demandent par exemple que la TVA soit abaissée à 5% contre 10% actuellement

"Je ne suis pas le ministre des relances, mais de l’urgence", a répondu Gérald Darmanin. "Il n’y a pas de consommation. Je fais de l’aide en direct et on aide leurs salariés", a-t-il indiqué en ajoutant que viendra "le moment de la relance et les secteurs de la restauration seront concernés".
Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco