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Yvelines, Doubs, Gironde... l'État place 13 sites industriels sous "vigilance renforcée"

Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen le 26 septembre 2019.

Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen le 26 septembre 2019. - Lou BENOIST / AFP

Le ministère de la Transition écologique a ciblé une douzaine de sites industriels en raison de non-conformités ou d'incidents récurrents.

Production d'engrais, du sucre ou encore traitement des eaux usées. Treize sites industriels ont été placés par l'État en "vigilance renforcée" en raison de non-conformités ou d'incidents récurrents, a annoncé mardi le ministère de la Transition écologique. Ce dispositif, mis en place le 1er juillet sur la base des dernières inspections d'installations classées, vise à ce jour des sites relevant de six exploitants: le gestionnaire de déchets Pena, le sucrier Tereos, le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne), Esso, Lactalis et le fabricant d'engrais Yara.

"Si la sécurité des sites industriels à risques est globalement satisfaisante sur l’ensemble du territoire national, plusieurs sites font encore l’objet d’incidents ou de non-conformités récurrentes. Par ailleurs, le retour d'expérience de l'incendie de Lubrizol et Normandie Logistique, survenu à Rouen le 26 septembre 2019, a mis en évidence que les citoyens résidant à proximité de sites industriels se sentent encore insuffisamment informés de l’existence d’installations industrielles et des risques qu’elles présentent", a expliqué le ministère.

Les industriels concernés ont dû présenter ou renforcer un plan de mise en conformité qui comporte des "mesures concrètes et vérifiables" à mettre en œuvre d'ici le 31 décembre 2022 et qui feront l'objet de "contrôles spécifiques" pour faire leurs engagements et le respect des échéances. Ces entreprises pourront "aller plus vite", si elles souhaitent sortir de la liste plus rapidement. Ces plans de mise en conformité sont consultables par le public sur le site du ministère, "gage de transparence pour les riverains" et pression supplémentaire sur les contrevenants. La liste sera révisée une fois par an.

Yvelines, Doubs, Gironde...

Le SIAAP est visé pour sa station d'épuration d'Achères (Yvelines), une des plus grosses d'Europe, site d'un incendie en 2019, et qui nécessite encore plusieurs séries de mesures en faveur de la sécurité incendie et du personnel. Pour Yara, cela concerne l'usine de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), avec un problème d'eaux industrielles et pluviales mal traitées. La raffinerie Esso de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) nécessite l'inspection de 22 réservoirs de liquides inflammables, et des systèmes de détection de gaz.

Chez Tereos, l'intégrité des bacs doit être revue à Morains le Petit (sur la commune de Val-des-Marais, dans la Marne) et Connantre (Marne), la chaudière à charbon convertie à Escaudœuvres (Nord). La société a contesté la décision et réagi dans un communiqué pour dire que les trois sites visés par le ministère ne révélaient "pas d'incidents réguliers ou de non-conformités récurrentes pouvant justifier une mise sous vigilance renforcée". Pena doit agir à Mérignac (Gironde) et Saint-Jean d'Illac (Gironde) contre les rejets atmosphériques, l'envol de poussières et de métaux.

Pour Lactalis enfin, c'est un problème de rejets aqueux non conformes par les usines fromagères de Riom-es-Montagne (Cantal), Lons-le-Saunier (Jura), Raguin-Vercel (sur la commune de Vercel-Villedieu-le-Camp, dans le Doubs), Laval et Changé (Mayenne), ou encore de refonte de réseaux des eaux usées à Xertigny (Vosges).

J. Br. avec AFP