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XL Airways: des marques d'intérêt mais pas d'offre ferme en l'état

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- - PAUL ELLIS / AFP

Malgré des marques d'intérêt pour la compagnie aérienne, des interrogations persistent sur les capacités de financement des potentiels repreneurs.

Plusieurs marques d'intérêt, mais pas d'offre ferme en l'état, ont été reçues pour la reprise de la compagnie aérienne XL Airways à la date limite de dépôt des offres samedi midi, a-t-on appris de source proche du dossier.

Il y a "différentes marques d'intérêt", a indiqué cette source, mais des questions subsistaient sur les capacités de financement des repreneurs qui se sont fait connaître, ce qui laissait planer le doute sur l'avenir de la compagnie aérienne au lendemain de la cessation d'activité d'Aigle Azur.

Des manifestations d'intérêt "pas financées"

"Aujourd'hui, on peut dire qu'on n'a pas rien du tout, mais on n'a pas non plus ce qu'il faut pour faire une offre (...). C'est compliqué à cette heure", a ajouté cette source. "Il y a des manifestations d'intérêt" mais comme dans le dossier Aigle Azur "elles ne sont pas financées", selon cette même source, qui a indiqué que des discussions avec des sociétés étrangères avaient lieu.

En cessation de paiement, XL Airways a été placée lundi en redressement judiciaire, les repreneurs éventuels ayant jusqu'à samedi midi pour se faire connaître auprès de l'administrateur judiciaire, qui lui-même devait les déposer au greffe mercredi au tribunal de commerce de Bobigny. Son PDG, Laurent Magnin, avait depuis multiplié les appels à l'aide vers Air France-KLM, mais sans succès. Vendredi, le dirigeant d'Air France-KLM Benjamin Smith a écarté l'idée de reprendre la compagnie en difficulté, disant ne voir "aucun bénéfice" pour son entreprise dans une telle opération.

35 millions d'euros nécéssaires

XL Airways emploie 570 collaborateurs et a transporté en 2018 quelque 730.000 passagers avec quatre Airbus A330, tous en leasing. Elle dessert essentiellement l'Amérique du Nord, notamment les Etats-Unis, les Antilles et la Réunion mais aussi la Chine. Elle a besoin de 35 millions d'euros pour repartir, a estimé son PDG Laurent Magnin pour qui elle a été la victime de la "concurrence internationale débridée" des compagnies à bas coût long courriers et du poids des taxes et charges sociales en France. 

De son côté, la compagnie aérienne en faillite Aigle Azur a vu son activité cesser vendredi soir, aucune des offres de reprise n'ayant été retenue par le tribunal de commerce d'Evry. Face à cette situation, une quinzaine de syndicats du personnel du transport aérien ont appelé vendredi le gouvernement à venir en aide à leur secteur.

"Devant l'urgence du dossier, nous vous proposons de nous rencontrer au plus vite afin d'alimenter votre réflexion sur la stratégie qui demain sortira le transport aérien français de la trajectoire mortifère dans laquelle il est engagé", ont écrit ces syndicats regroupés en intersyndicale dans une lettre ouverte au secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.
P.L avec AFP