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Vols annulés: 12 pays de l'UE dont la France veulent suspendre l'obligation de remboursement des compagnies

Plusieurs compagnies aériennes ne respectent pas l'obligation de rembourser les passager dont le vol a été annulé

Plusieurs compagnies aériennes ne respectent pas l'obligation de rembourser les passager dont le vol a été annulé - Alex Edelman / AFP

Pour préserver la trésorerie des compagnies aériennes, ces douze pays souhaitent que la Commission européenne les autorise à proposer des avoirs aux passagers à la place d'un remboursement en cas d'annulation de vol.

Douze pays européens, dont la France, ont demandé mercredi à la Commission européenne de suspendre l'obligation faite aux compagnies aériennes de rembourser les passagers dont les voyages ont été annulés à cause du coronavirus, pour soutenir un secteur durement touché par la crise.

Ces pays (Belgique, Bulgarie, Chypre, République tchèque, Grèce, France, Irlande, Lettonie, Malte, Pays-Bas, Pologne et Portugal) demandent à ce que ces compagnies puissent imposer des avoirs à la place, dans une déclaration conjointe publiée à l'occasion d'une réunion par vidéoconférence des ministres européens des Transports.

L'"obligation de rembourser les billets annulés en cash, si le passager le décide, place les compagnies aériennes dans une situation difficile, en les confrontant à de graves problèmes de trésorerie", font valoir ces pays. Ils appellent la Commission "à proposer, de façon urgente, un amendement temporaire (...) qui permette aux compagnies aériennes de choisir la façon de rembourser les passagers".

10 milliards de dollars 

Selon l'Association internationale du transport aérien (Iata), le poids des remboursements de vols annulés s'élève pour les compagnies en Europe à 10 milliards de dollars. "Le but partagé de l'Union européenne et ses Etats membres doit être de préserver la structure du marché du trafic aérien européen au-delà de la crise actuelle, tout en prenant en compte les intérêts et la nécessaire protection des passagers", poursuivent les 12 pays.

Ils estiment qu'imposer des avoirs de façon temporaire est "possible et acceptable pour les consommateurs, si certains principes clés sont pris en compte". Ils insistent aussi sur la nécessité de protéger les détenteurs de tels avoirs, de longue durée, contre le risque de faillite des compagnies qui les ont délivrés. C'est déjà le cas pour les agences de voyage par exemple qui peuvent proposer des avoirs grâce à un fonds de garantie qui apporte un filet de sécurité pour les clients détenteurs qui pourront être dédommagés en cas de défaillances d'entreprises. 

Une demande similaire a été émise par l'Allemagne. Mais mardi, la commissaire européenne aux Transports Adina Valean a rejeté cette option. "Je pense qu'à ce stade, les passagers devraient conserver leur droit à opter pour un remboursement", a-t-elle déclaré lors d'une vidéoconférence avec la commission Transports du Parlement européen.

P.L avec AFP