BFM Business
Entreprises

Voici le conseil que donne Xavier Niel à tous les jeunes entrepreneurs

Le fondateur d'Iliad et de Free a profité de son passage à Choose France pour confier à BFM Business le conseil qu'il donne à tous les jeunes entrepreneurs qui veulent faire grandir leur entreprise.

Si, en quelques années, la France est devenue une "start-up nation" qui a vu émerger des jeunes pousses très prometteuses, peu sont devenues des entreprises de taille plus importante en restant 100% françaises. Certaines sont parties aux États-Unis, d'autres ont été rachetées par des géants de la tech et d'autres encore ont ouvert leur capital au point de perdre leur ADN tricolore.

De là à croire qu'il est impossible de devenir une entreprise mondiale tout en restant français, il n'y a qu'un pas. Un pas que Xavier Niel se refuse à franchir. Présent à Versailles lundi à l'occasion du sommet Choose France, le patron d'Iliad et de Free s'est montré optimiste pour les start-up françaises.

"J'ai commencé en ayant 55% de ma société, aujourd'hui j'en ai 100%. J'ai envie de dire (aux entrepreneurs qui se lancent) de copier mon modèle, je ne m'en suis pas trop mal sorti", a-t-il déclaré au micro de BFM Business.

Ne pas ouvrir son capital, voilà donc la solution pour grandir sereinement? Xavier Niel ne va pas jusque-là. "Non, je leur dis d'essayer d'être intelligent quand ils font des levées de fonds et de ne pas se diluer", explique-t-il.

"Levez seulement ce dont vous avez besoin"

"Le truc qui me déprime le plus, c'est quand vous rencontrez un entrepreneur dix ans après qu'il a créé son entreprise, il vous dit: 'ma boîte cartonne mais je n'ai plus que 5% du capital'. Donc sa motivation je la trouve diluée", poursuit Xavier Niel. Et voici le message qu'il fait passer aux entrepreneurs:

"Levez seulement ce dont vous avez besoin, à la bonne valorisation."

"Si tout va bien, ne vous inquiétez pas, vous allez lever à une valorisation supérieure et une dilution inférieure demain. Mais ne vous emballez pas parce qu'il y a des gens qui viennent vous voir pour mettre beaucoup d'argent aujourd'hui parce que beaucoup d'argent aujourd'hui, à une petite valorisation, c'est une forte dilution et votre intérêt, dans la durée, sera moins fort et moins important."

Créer des entreprises capables d'intégrer le Cac 40

Alors que la sommet Choose France est la vitrine de notre pays pour les investissements étrangers, une inquiétude se fait jour sur le risque de dépossession qui va de pair avec ces investissements. "On a besoin d'un contrôle français, on a besoin d'un contrôle européen", appuie Xavier Niel.

Pour le fondateur d'Iliad, c'est un modèle qui commence à connaître ses premiers succès. "Aujourd'hui, les start-up dans l'intelligence artificielle qui on fait des levées de fonds significatives, elles ont gardé le contrôle. Ce sont des gens qui sont en France, basés en France, qui ont gardé le contrôle de leur entreprise", illustre Xavier Niel.

Pour lui, "ce dont on a besoin, c'est de créer aujourd'hui, au-delà du Cac 40, des nouvelles entités qui vont rejoindre ce Cac 40". "Si vous prenez les indices boursiers américains, la plupart des entreprises sont des entreprises de tech. On ne les a pas en France et pour demain, c'est un problème."

Clément Lesaffre