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Voies sur berge: la mairie de Paris prépare son plan B

La mairie de Paris organise sa riposte après l'annulation de la piétonisation des voies sur berge. Elle étudie les recours possibles et tente d'occuper le terrain pour mobiliser les Parisiens.

Lendemains difficiles pour la mairie de Paris. Deux jours après l'annulation par le tribunal administratif de Paris de la piétonisation des voies sur berge, la municipalité tente de faire bonne figure en préparant la suite de la bataille.

"Nous allons au bout des possibilités de droit", explique ce vendredi sur Radio Classique Bruno Julliard, 1er adjoint d'Anne Hidalgo. Ce dernier reconnaît toutefois qu'"il est possible que les berges rouvrent si la justice l'impose".

Un appel au soutien des Parisiens

L'exécutif parisien cherche absolument à éviter ce scénario et a décidé de faire appel. La municipalité a aussi prévu de prendre un nouvel arrêté de piétonisation des berges. Selon nos informations, les services juridiques de la mairie sont aussi en train d'étudier tous les recours possibles pour empêcher le retour des voitures sur la voie Georges Pompidou, aujourd'hui encore noyée par la crue de la Seine.

"Si le nouvel arrêté pris par la maire était annulé par le tribunal, on rentrerait alors dans une situation tout à fait inacceptable où la maire d'une grande ville comme Paris ne peut pas décider de maintenir la piétonisation. Nous en appellerions alors au soutien de milliers de Parisiens", prévient Bruno Julliard dans Le Parisien

Déjà, cette mobilisation s'organise. Jeudi soir, une manifestation sur les berges a réuni plusieurs dizaines de personnes, notamment des associations de cyclistes et de protection de l'environnement. Dans les rangs des manifestants, Christophe Najdovski, maire-adjoint en charge des Transports se réjouit de cet élan.

"On a vu depuis 24 heures une mobilisation spontanée se faire sur la question de la piétonisation des berges, pour défendre une piétonisation, pour défendre cet espace de respiration en plein coeur de Paris, pour défendre l'idée de se projeter vers l'avenir et non pas de revenir en arrière et d'avoir à nouveau une autoroute urbaine en plein coeur de Paris", martèle-t-il sur BFM Paris. 

Une autre manifestation est d'ores et déjà prévue le 10 mars sur les berges avec des soutiens comme Yann Arthus-Bertrand.

Les regards tournés vers Nicolas Hulot

Les membres de la majorité multiplient les tweets pour défendre le projet d'Anne Hidalgo. Ils en appellent aussi à l'Etat et soulignent les dangers de la pollution.

"C'est une voie nationale, c'est une voie qui dépend de l'Etat. C'est bien à l'Etat, au gouvernement, à Nicolas Hulot, à Emmanuel Macron de nous dire si oui ou non ils souhaitent la piétonisation des berges de Seine", insiste David Belliard, chef de file des écologistes au Conseil de Paris.

"Je crois que si on les entend, si on comprend leur ambition pour la France sur le plan de la défense du climat, je leur fais confiance sur le fait que oui, ils décideront de la piétonisation définitive des berges de Seine", poursuit l'élu. 

La municipalité revendique par ailleurs le soutien de Nicolas Hulot, qui ne s'est pas encore exprimé publiquement. Selon le cabinet du ministre contacté par Libération, "Nicolas Hulot a dit à Anne Hidalgo qu'il partageait les objectifs de lutte contre la pollution, parce que c'est un objectif majeur. Il lui a dit qu'il soutenait son action".

Carole Blanchard avec BFM Paris