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Transports

Vers une reprise progressive du trafic aérien en France

File d'attente devant une agence de voyage Air France à Paris. Le trafic aérien reprendra progressivement en France à partir de mardi 08h00, le territoire français n'étant plus considéré par l'Union européenne comme une zone interdite à la circulation, an

File d'attente devant une agence de voyage Air France à Paris. Le trafic aérien reprendra progressivement en France à partir de mardi 08h00, le territoire français n'étant plus considéré par l'Union européenne comme une zone interdite à la circulation, an - -

PARIS - Le trafic aérien reprendra progressivement en France à partir de mardi 08h00, le territoire français n'étant plus considéré par l'Union...

PARIS (Reuters) - Le trafic aérien reprendra progressivement dans toute la France ce mardi matin, l'Union européenne ayant accepté de dissocier zones d'interdiction et de précaution après cinq jours de paralysie dans le ciel européen.

Le secteur aérien, qui évalue ses pertes à 250 millions de dollars par jour, jugeait trop rigide l'application du principe de précaution depuis qu'un nuage de cendres volcaniques est arrivé dans le ciel européen depuis l'Islande.

Les ministres des Transports des Vingt-Sept, assurant que leur exigence de sécurité était intacte, ont décidé à l'issue d'une visioconférence de restreindre l'interdiction totale de vol aux zones où subsistent les plus fortes concentrations des particules volcaniques.

Le territoire français est considéré comme "zone de précaution" sur la base des vols tests effectués par Air France-KLM en France, en Allemagne et aux Pays-Bas.

Cela permettra la mise en place ce mardi à 08h00 de corridors aériens entre Paris et les aéroports du sud, a annoncé le Premier ministre François Fillon dans un communiqué.

Les aéroports au nord d'une ligne Nantes-Nice vont être progressivement rouverts et au sud de cette ligne, Nantes compris, les aéroports demeurent accessibles. L'aéroport de Lyon rouvrira dès ce lundi à 20h00.

"REPRISE PROGRESSIVE ET TRÈS PROGRAMMÉE"

"La reprise sera progressive et très programmée, ce ne sera pas un retour à la normale dans les heures qui viennent", a déclaré lors d'une conférence de presse le ministre de l'Ecologie et des Transports, Jean-Louis Borloo.

La priorité des compagnies aériennes sera le rapatriement des citoyens français, dont environ 100.000 sont bloqués à l'étranger en cette période de vacances.

Après chaque vol, les moteurs de l'avion seront inspectés. Les vols d'essai menés ce week-end n'ont révélé aucun incident mais des dépôts de verre ont été retrouvés dans le réacteur d'un chasseur F-16 de l'Otan ayant traversé la zone de l'éruption.

Les vols dans la zone de précaution seront supervisés par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

"Tout dépendra de ce qu'on trouvera au fur et à mesure sur les réacteurs", a dit Jean-Louis Borloo en évoquant un trafic représentant 15-20% de la normale mardi matin en Ile-de-France.

Air France-KLM s'est félicité de la décision des autorités et devait annoncer "au fur et à mesure" la liste des vols.

Quelques heures plutôt, son directeur général Pierre-Henri Gourgeon avait relayé la grogne du secteur aérien.

"La gestion du risque dont l'origine est le volcan islandais ne peut plus continuer sur les mêmes bases", avait-il dit lors d'une conférence de presse, évaluant les pertes quotidiennes du groupe à 35 millions d'euros.

AIDES

Une réunion sur une aide éventuelle à apporter au secteur aéronautique sera organisée au ministère de l'Economie. La Commission européenne n'a pas exclu lundi de telles aides pour autant qu'elles ne faussent pas la concurrence.

Le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, Hervé Novelli, doit réunir mardi les dirigeants des principaux tours opérateurs et se dit prêt à débloquer des aides.

Le secteur des agences de voyage et des tours opérateurs est particulièrement touché en cette période stratégique de vacances. Un grand groupe touristique français estime sa perte supérieure à un million d'euros par jour. (Lire )

"Cela va avoir des impacts économiques évidents. On n'avait pas besoin de ça en plus", a dit la présidente du Medef, Laurence Parisot à des journalistes. "Tous ceux qui sont très dépendants du fret aérien sont en difficulté."

La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) estime que, pour l'heure, les conséquences ne se font sentir que pour les PME dont l'activité est directement tributaire du transport aérien mais que toutes souffriront si la situation perdure.

La grande distribution, l'agroalimentaire et la pharmacie disent ne pas être affectées.

Le secteur ferroviaire a lui bénéficié des déboires de sa concurrence aérienne. Depuis vendredi, la SNCF a proposé 37.000 places supplémentaires.

Service France, édité par Yves Clarisse