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Transports

Vers une baisse de la vitesse de 10 km/h sur les routes ?

« Plus on va vite, plus le choc est violent et plus les conséquences sur l’organisme sont importantes », soulignent les associations.

« Plus on va vite, plus le choc est violent et plus les conséquences sur l’organisme sont importantes », soulignent les associations. - -

Manuel Valls a proposé jeudi d’abaisser la vitesse de 10 km/h sur les routes pour sauver des vies. « C’est une baisse de 40% du nombre de tués », se réjouissent les associations de sécurité routière.

Il y aura du monde, ce vendredi sur les routes, pour un nouveau week-end de départs en vacances. Bison futé sort le drapeau orange dans le sens des départs sur tout le territoire, et du rouge au départ de Paris. Prudence, donc, si vous prenez le volant, même si les derniers chiffres sont bons : au premier semestre, le nombre de tués a diminué de 15% par rapport à l'an dernier, a annoncé jeudi le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Son objectif est maintenant de passer à moins de 2 000 morts sur les routes d’ici 2020. Et pour cela, Manuel Valls a fait une proposition qui risque de faire beaucoup de bruit : baisser la vitesse sur les routes de 10 km/h en moyenne. Nous passerions ainsi à 120 km/h sur autoroute, 80 sur les grands axes.

« Quand on réduit la vitesse, on réduit le nombre d’accidents »

« Toutes les statistiques montrent que quand on réduit la vitesse, on réduit le nombre d’accidents et en particuliers le nombre d’accidents graves », se réjouit Jean Lenoir, le vice-président de la FNAUT, Fédération nationale des usagers des transports. « Je crois que c’est même de l’ordre d’1% de réduction de vitesse réduit de 4% le nombre d’accidents mortels. C’est vrai sur routes et autoroutes, mais c’est aussi vrai en ville, quand on est passé à des zones à 30 kilomètre-heure au lieu de 50km/h habituellement en ville ».

« Un facteur aggravant »

Un avis que partage Jean-Yves Salaun, délégué général de l'association Prévention Routière. « Toutes les études vont dans le même sens : baisse des vitesses, baisse du nombre de tués. Avec une baisse de 10 km/h des vitesses moyennes, on a une baisse de 40% du nombre de tués ». Malheureusement, il regrette que les automobilistes aient plus de peur du gendarme que de véritable conscience du danger. « Beaucoup de conducteurs respectent les limitations de vitesse parce qu’ils ont peur d’être sanctionnés, et ils ne comprennent pas encore les dangers de la vitesse. Pourtant, elle est à l’origine de beaucoup d’accidents mortels, mais c’est toujours un facteur aggravant : plus on va vite, plus le choc est violent et plus les conséquences sur l’organisme sont importantes ».

« On ne voit pas à quoi ça peut servir »

Mais Jean Pierre Beltoise, un ancien pilote de formule 1, ne voit pas d’un bon œil cette possible réforme. Car la vitesse, assure-t-il, ne doit pas être le bouc-émissaire des autres dangers de la route. « C’est nul, on ne voit pas à quoi ça peut servir. Aujourd’hui, sur l’autoroute, la première cause d’accidents, c’est la somnolence ou le fait de ne pas être attentif. Je connais des endroits où on est repassé à 130 au lieu de 110, ou 110 au lieu de 90, et il y a moins d’accidents qu’avant ».

M. Chaillot avec B. Bolo et C. Checaglini