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Vélib': les abonnements dégringolent

Moins d'abonnés, moins de vélos utilisés, la chute est vertigineuse pour Vélib'. Alors que le service est toujours quasi inutilisable, le vélo parisien a perdu un tiers de ses abonnés depuis le lancement de sa nouvelle version en janvier.

Le fiasco a un chiffre, celui des abonnés qui ont tourné le dos au Vélib'. D'après les derniers chiffres communiqués par le Syndicat Autolib' Vélib' Métropole aux élus, les abonnements dégringolent. Alors qu'au 31 décembre le Vélib' ancienne version comptait 285.000 abonnés, ils ne sont plus que 190.000 aujourd'hui, soit une baisse d'un tiers en quatre mois seulement. En moyenne, le service Vélib' a perdu 800 abonnés par jour depuis le début de l'année. 

Les utilisateurs sont moins nombreux mais aussi moins assidus. Alors que Vélib' comptait 110.000 utilisations quotidiennes l'année dernière, Vélib' 2 en comptabilise seulement 30.000. En 2017, les abonnés utilisaient en moyenne 0,39 fois le Vélib' chaque jour contre désormais 0,16 utilisations quotidiennes aujourd'hui. 

Vélib
Vélib © BFM Paris

Ces chiffres contrastent avec les objectifs élevés affichés par Smovengo au moment de la signature du contrat avec la mairie. L'opérateur visait alors 300.000 abonnés.

Mais depuis, Smovengo s'est pris les pieds dans l'installation du Vélib' et des bugs en tout genre. Retard de mise en place des stations, vélos indécrochables, comptes d'utilisateurs bloqués, stations surchargées, service d'assistance décrié et conflit social, l'opérateur du Vélib' accumule les déboires

3 priorités fixées à Smovengo par la mairie de Paris

Jeudi, la mairie de Paris a annoncé un plan d'urgence en trois points pour parvenir au plus vite à un service opérationnel. D'ici une semaine, Smovengo va tout d'abord remplacer plus de 2.500 vélos dont les batteries défectueuses bloquent le système. Il est aussi demandé à Smovengo de mettre la priorité sur l'électrification des stations. Aujourd'hui, deux tiers d'entre elles ne sont pas raccordées au réseau électrique mais fonctionnent sur batterie. Un système qui occasionne là encore des dysfonctionnements sur l'ensemble du service.

Enfin, la mairie demande à l'opérateur de ne plus installer de nouvelle station si elle n'est pas raccordée au réseau électrique. Smovengo est à nouveau convoqué à l'Hôtel de ville le 3 mai prochain pour faire le point sur ces directives. Dans la tourmente, l'opérateur a déjà écopé de 3 millions d'euros de pénalités financières pour son retard d'installation au premier trimestre.

Carole Blanchard avec BFM Paris