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Transports

Une discothèque risque la fermeture pour un accident de la route

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Une discothèque d'Aix-en-Provence a été fermée administrativement après un accident provoqué par une cliente qui s'est tuée et a tué trois personnes en empruntant une autoroute à contresens en état d'ivresse avancé.

Le propriétaire de l'établissement a contesté cette fermeture vendredi au tribunal administratif de Marseille, qui devait rendre sa décision dans la soirée ou lundi.

Ces contestations juridiques concernant la responsabilité des débits de boisson sont relativement fréquentes, avec parfois des poursuites pénales pour mise en danger de la vie d'autrui ou homicides involontaires contre les dirigeants d'établissements.

Du fait de conditions juridiques strictes, elles aboutissent assez rarement, même si les établissements doivent en principe s'assurer de ne pas servir de l'alcool à des gens déjà ivres. Les dispositions susceptibles de les contraindre à vérifier que des gens ivres ne prennent pas le volant sont assez floues.

Le Syndicat national des discothèques appuie dans ce cas précis la discothèque d'Aix, Le Pearl, où la jeune fille ayant provoqué l'accident a passé la soirée.

"C'est une mesure injustifiée, disproportionnée et totalement illégale", a déclaré l'avocate de la boite de nuit, Me Flavia Cento, mandatée par le syndicat.

Elle évoque une atteinte aux libertés fondamentales, notamment à la liberté du commerce et chiffre à 200.000 euros la perte de recettes liée à cette fermeture, qui selon elle pourrait entraîner le licenciement des 28 salariés.

La préfecture remarque que la jeune fille, qui avait 2,3 grammes d'alcool par litre de sang, est sortie de l'établissement à 05h18 et que l'accident est survenu à 05h50, une trentaine de kilomètres plus loin.

Sa voiture a percuté de front un véhicule avec deux couples d'une trentaine d'années et une fillette de quatre ans à bord. Les deux hommes et une des passagères ont été tués. Les deux autres passagers ont été blessés, dont un gravement.

Jean-François Rosnoblet, édité par Thierry Lévêque