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Un vigile agressé sur le site du futur aéroport de Nantes

Barricade près du site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Un vigile chargé de surveiller une maison vouée à la destruction, à proximité de ce site, au coeur d'une controverse politique, a été agressé dans la nuit de mardi à mer

Barricade près du site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Un vigile chargé de surveiller une maison vouée à la destruction, à proximité de ce site, au coeur d'une controverse politique, a été agressé dans la nuit de mardi à mer - -

NANTES (Reuters) - Un vigile chargé de surveiller une maison vouée à la destruction, à proximité du site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes...

NANTES (Reuters) - Un vigile chargé de surveiller une maison vouée à la destruction, à proximité du site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), au coeur d'une controverse politique, a été agressé dans la nuit de mardi à mercredi.

Une vingtaine d'individus "cagoulés et armés de gourdins et de barres de fer" ont pris à partie l'agent de sécurité, qui s'est fait prescrire cinq jours d'interruption totale de travail, dit la préfecture de Loire-Atlantique.

Son véhicule a été incendié, les vitres ont été brisées et un liquide inflammable a été répandu sur la carrosserie.

"Cette nouvelle agression, d'une grande lâcheté, (...) s'ajoute aux vingt-cinq blessés parmi les forces de l'ordre depuis début octobre", souligne la préfecture dans un communiqué. "Elle s'inscrit dans la suite des agressions dont tous les acteurs de terrain (entreprises, services du conseil général, pompiers?) font l'objet".

Le préfet appelle les participants à la "manifestation de réoccupation" des terrains évacués, prévue samedi sur le site du futur aéroport, "à la plus grande vigilance pour éviter tout débordement".

Le Conseil général de Loire-Atlantique a toutefois précisé que la maison que surveillait le vigile ne faisait pas partie de la zone du futur aéroport. "Cette maison, qui est située à l'extérieur de la ZAD, n'a absolument rien à voir avec le projet d'aéroport mais est liée au circuit automobile départemental à Fay-de-Bretagne", dit le président (PS) du conseil général, Philippe Grosvalet, dans un communiqué.

Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, a annoncé sa participation au rassemblement prévu samedi, aux côtés d'élus d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), opposés au projet.

"Nous dénonçons comme nous l'avons toujours fait tout acte de violence", a déclaré le parti écologiste dans un communiqué.

"ENTÊTEMENT IRRAISONNÉ"

"L'entêtement irraisonné du gouvernement à poursuivre cette démonstration de force ne pouvait que produire l'escalade de violence à laquelle nous assistons, et qui a provoqué des blessés chez les opposants et les forces de l'ordre", estime EELV.

Depuis un mois, une dizaine de maisons et terrains occupés illégalement par des militants anticapitalistes ont fait l'objet d'expulsions sur le site du futur aéroport.

Selon la préfecture, elles se justifient par l'imminence des travaux préparatoires à la future desserte routière, qui doivent débuter en janvier. Ceux de l'aéroport à proprement parler doivent débuter en 2014, pour une mise en service en 2017.

La construction et la concession du futur aéroport, situé à 30 km au nord de Nantes, ont été confiées au groupe Vinci, qui évalue son coût à 560 millions d'euros. Il en déboursera 320, le reste étant payé par l'Etat (125,5 millions d'euros) et les collectivités locales (115,5 millions d'euros).

Le projet - dont les écologistes, le MoDem et le Parti de Gauche réclament l'abandon - est porté par l'Etat et soutenu par l'UMP, le Parti communiste français et les élus socialistes locaux. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, est l'ancien député-maire de Nantes.

Présenté par ses promoteurs comme un "transfert" de l'actuel aéroport Nantes-Atlantique, situé en périphérie immédiate de la ville et menacé selon eux de saturation, le futur équipement vise à réduire les nuisances sonores et le "sentiment d'insécurité" d'une partie des habitants de l'agglomération survolés par les avions.

Guillaume Frouin, édité par Sophie Louet