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Transports suspendus après une attaque

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PARIS - Les chauffeurs de la compagnie de transports desservant la Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne, ont cessé le travail jeudi au lendemain...

PARIS (Reuters) - Une attaque au cocktail Molotov contre un bus à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) a provoqué jeudi un arrêt de travail général dans les transports du département et amené le ministre de l'Intérieur à promettre une action plus ferme contre le trafic de drogue.

Ce fait divers survient alors que le thème de l'insécurité revient dans le débat public en France avec une série d'incidents violents. Des rapports officiels montrent en outre que 1.100 policiers ont été blessés en janvier et février.

"Suite à un incident grave, toutes les lignes au départ du dépôt de Tremblay sont interrompues depuis 21h30 mercredi et jusqu'à nouvel ordre", dit sur son site internet la compagnie des Courriers de l'Ile-de-France (CIF), filiale de Keolis.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, s'est rendu au commissariat voisin de Villepinte. "Nous allons démultiplier les initiatives. Ces voyous n'ont pas de territoire à eux (...) Ce ne sont pas les petites crapules qui vont faire la loi dans les quartiers", a-t-il dit à la presse.

Coïncidence, il présidait dans la matinée une réunion sur le développement de la vidéosurveillance dans les transports publics, une stratégie critiquée par les syndicats de police qui disent préférer un arrêt des réductions d'effectifs, qui touchent en particulier la banlieue.

Mercredi soir à Tremblay-en-France, l'autobus attaqué a été partiellement incendié après un jet de cocktail Molotov à bord, dit-on de source policière. Le chauffeur du véhicule - intercepté par une trentaine de jeunes - est parvenu à faire descendre les cinq à six passagers qui s'y trouvaient et il n'y a pas eu de victime. Un autre bus a été attaqué à coups de pierres non loin de là et peu après.

LA VIOLENCE EN BANLIEUE

Les enquêteurs n'excluent pas un geste de représailles motivé soit par l'interpellation lundi de quatre trafiquants présumés, soit par la diffusion le même jour d'un reportage télévisé sur le trafic de drogue à Tremblay-en-France.

Brice Hortefeux a accrédité, lors de sa visite à Villepinte, l'hypothèse d'une action menée par des trafiquants de drogue "dérangés" par la police. Les enquêteurs ne disposent cependant d'aucune preuve d'un lien, précise-t-on de source policière.

Lors de l'opération contre le trafic de stupéfiants lundi matin, la police a saisi 980.000 euros en espèces et plusieurs kilos de cocaïne et d'héroïne. Lundi soir, TF1 a diffusé dans sa nouvelle émission d'actualité "Haute définition" un reportage sur le trafic de drogue à Tremblay.

Le reportage tourné en décembre donnant une image plutôt critique de la réalité de la lutte contre le trafic, la police pourrait avoir accéléré une opération préparée de longue date, explique-t-on de source proche de la police.

Le journal Le Monde, daté de vendredi, fait état d'une lettre envoyée le 1er février par le maire communiste de la ville, François Asensi, au procureur, dénonçant les violences et l'inaction de l'Etat. "Des réseaux mafieux contrôlent et terrorisent la population", expliquait-il.

L'affaire de Tremblay-en-France illustre la permanence dans les banlieues françaises d'une insécurité qui avait culminé avec les violences urbaines de 2005.

Les forces de police ont été confrontées à une série de violences à l'école ces derniers mois et des dizaines d'attaques de banques à l'explosif en Seine-Saint-Denis.

Une note interne de la Direction centrale de la sécurité publique divulguée mercredi par Le Figaro, qui révèle le chiffre de 1.100 policiers blessés, énumère une quinzaine d'embuscades visant la police au cours du mois écoulé.

Thierry Lévêque, avec Nicolas Bertin, édité par Gilles Trequesser