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Transports

Taxis-Uber: la traque continue à Paris

Depuis quelques jours, les chauffeurs de taxis ont lancé une campagne d'intimidation contre les conducteurs UberPop, qu'ils accusent de concurrence déloyale. Une nouvelle démonstration de force s'est déroulée dans la nuit de vendredi à samedi.

Les chauffeurs de taxis ne veulent pas des conducteurs UberPop dans les rues et l'ont à nouveau fait savoir dans la nuit de vendredi à samedi. A Paris, une nouvelle chasse aux Uber s'est déroulée. Le principe: les taxis arrêtent les VTC et contraignent les passagers à descendre du véhicule. Souvent dans une ambiance tendue.

Cette scène s'est répétée à plusieurs reprises dans les rues de la capitale et qui se déroulent chaque nuit à Lille, Marseille ou Bordeaux. Le but de ces opérations est de dénoncer la concurrence déloyale et le caractère illégale de l'application UberPop, qui met en relation particuliers et chauffeurs.

Deux ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende

"Ces deux personnes ont chargé illégalement sur la voie publique, c'est-à-dire, qu'ils n'ont même pas été commandés, insiste une chauffeur de taxi parisien. Nos seulement ils font du travail dissimulé et en plus ils chargent sur la voie publique." Une pratique en effet illégale passible de deux ans d'emprisonnement et de 300.000 euros d'amende. 

Rien qu'à Paris, 150 dossiers de chauffeurs UberPop sont étudiés. Mais la semaine dernière, l'un d'entre eux, poursuivi devant le tribunal correctionnel pour exercice illégal d'exploitant de taxi, a été relaxé. Parallèlement, la société Uber multiplie les recours en attendant la décision finale du conseil constitutionnel. 

420 verbalisations

"C'est malheureux d'en venir à des interventions comme celles-ci, insiste Christophe Van Lierde vice-président de la fédération des taxis . Mais aujourd'hui la loi n'est pas appliqué, cela traîne administrativement, là les taxis sont excédés." Les chauffeurs sont d'ailleurs appelés à une grève nationale illimitée à partir du 25 juin.

En attendant, les autorités appellent les chauffeurs de taxi à la retenue. "Il ne faut pas céder à la tentation de faire justice soi-même", déclare samedi matin sur BFMTV, Pierre-Henry Brandet. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur assure que "la police et la justice font son travail" et qu'"il y a eu plus de 420 verbalisations pour exercice illégal ces derniers mois".

J.C.