SNCF: il échange sa place en 2nde classe contre une en 1ere et écope de 270 euros d'amende

Ce passager titulaire d'un abonnement sur la ligne TGV Sud-Est voulait simplement arranger un autre voyageur pour qu'il soit assis à côté de son fils. Il dénonce le comportement inflexible des chefs de bord.

Nouvel excès de zèle d'un contrôleur de la SNCF? Ce mardi, Hugues, titulaire d'un abonnement TGV, prend place dans son train en seconde classe, un autre passager lui propose alors de lui échanger sa place en 1ere afin d'être assis à côté de son fils.

Le premier accepte volontiers mais s'attire alors les foudres des chefs de bord lors du contrôle des billets. Ces derniers estiment que Hugues voyage sans billet, résultat, une amende salée de 270 euros (si elle est payée immédiatement).

Le ton monte évidemment. "Ils ont menacé de résilier mon abonnement et d'appeler les flics" relate Hugues sur X (ex-Twitter).

L'incompréhension est totale: "Personne n'a été lésé dans l'histoire, toutes les places ont été payées mais à cause de deux cowboys qui se croient au far west, la SNCF se fait encore plus détester", poursuit-il.

D'autant plus qu'Hugues reçoit le soutien du passager avec qui il a échangé sa place, "chose qui a été totalement ignorée par les contrôleurs".

"Deux cowboys qui se croient au far west"

Cette amende est d'autant plus étrange que normalement, occuper une place en 1ere classe alors que son billet est en 2nde est passible d'un "ajustement tarifaire" mais pas d'une sanction pour absence de billet. Cet ajustement est composé de la différence de prix pour le surclassement et d'une pénalité.

Cette possible sanction pour changement de classe est d'ailleurs souvent communiquée au micro par les chefs de bord lors de l'embarquement dans le train.

Dans son thread, Hugues ne détaille pas l'amende infligée. Mais visiblement, il a quasiment écopé du maximum prévu par la SNCF, soit 100 euros + le prix du billet (pour les trajets supérieurs à 150 euros).

Les amendes à la SNCF pour irrégularités © SNCF Voyageurs

Néanmoins, le problème vient bien de l'abonnement du voyageur sanctionné qui offre un tarif réduit nominativement, et uniquement en seconde, comme nous le précise la SNCF.

"Si le tarif utilisé autorise le surclassement, le motif Tarif non valable s’applique, cela s’apparente effectivement à un réajustement tarifaire. Si le tarif utilisé n’autorise pas le surclassement (Max Jeune ne l’autorise pas), le motif Sans titre valable s’applique", nous explique un porte-parole de la compagnie ferroviaire.

Le directeur de l'axe sud-est de la SNCF intervient

Une chose est sûre, Hugues a refusé de payer immédiatement cette amende, a porté réclamation et va saisir le Médiateur des transports.

Face au nouveau et énième "bad buzz" pour la SNCF sur les réseaux sociaux (plus de 5 millions de vues pour son tweet), Benjamin Hurteau, directeur de l’axe TGV sud-est, a directement interpellé ce mercredi le passager pour lui proposer son aide.

Ce mercredi, SNCF Voyageurs a également contacté Hugues pour tenter de déminer la situation, comme le montrent les posts X (ex-Twitter) ci-dessus. En milieu d'après-midi ce mardi, un nouveau post de Benjamin Huteau, le directeur de l’axe TGV sud-est, précisait que le PV allait être "annulé".

Le dirigeant a également présenté ses excuses aux 2 voyageurs.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business