SNCF: 2.000 TER trop larges, une erreur à 50 millions d'euros

Deux mille rames flambant neuves, plus larges que les précédentes, ne passent pas dans les gares les plus anciennes, révèle le "Canard enchaîné" daté de mercredi.

Les nouveaux TER sont trop gros. Deux mille rames flambant neuves, plus larges que les précédentes, ne passent pas dans des dizaines de gares, révèle le Canard enchaîné daté de mercredi. L'écart entre la voie et le quai, parfois entre deux voies, est trop étroit.

Une erreur qui va coûter cher: 50 millions d'euros, selon la SNCF et Réseau ferré de france, le gestionnaire des voix. "Mille trois cents quais sont à raboter", explique en effet Alain Guédé, l'auteur de l'article, joint par BFMTV. "Certains sur plusieurs mètres, d'autres sur toute la longueur. Parfois, il faut même changer des voies. Dans une gare de Lyon, deux trains ne peuvent plus se croiser..."

Comment est-ce possible? La SNCF a transmis à Alstom et Bombardier, en charge de la fabrication de ces nouveaux modèles, 182 Regiolis et 159 Regio 2N, les données de RFF qui s'occupe de la gestion des voies. "Un gabarit théorique qui existe depuis une trentaine d'années", explique Alain Guédé.

Les plus vieilles installations pas prises en compte

Mais elle n'a pas pris compte les plus vieilles installations, construites avant ces normes, à une époque où les trains étaient plus fins. Résultat: les nouveaux TER, plus épais que leurs prédécesseurs immédiats, "ne passent pas" dans ces gares anciennes.

Selon le Canard enchaîné, RFF a déjà raboté 300 quais de gare, essentiellement en Midi-Pyrénées. La bourde aura au moins eu pour mérite d'accélérer la rénovation du parc ferroviaire français. Le plan de travaux doit s'étaler sur trois ans, entre fin 2013 et fin 2016, selon le calendrier de livraison des nouvelles rames.

Cuvillier déplore "la séparation" RFF-SNCF

Interrogé par BFMTV, le secrétaire d'Etat aux transports Frédéric Cuvillier a dépeint un "système ferroviaire ubuesque" et pointé "la séparation entre les différentes fonctions". "Lorsqu'on sépare la gestion des rails (RFF, ndlr) de l'utilisateur, c'est-à-dire la SNCF, ça ne fonctionne pas", a déploré le ministre.

M. T.