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Ryanair ne veut pas laisser décoller la nouvelle Alitalia

Une employée a dessiné le logo de la compagnie aérienne italienne Alitalia lors d'une manifestation à Rome pour demander au gouvernement de renflouer la société en grande difficulté financière, le 14 avril 2021

Une employée a dessiné le logo de la compagnie aérienne italienne Alitalia lors d'une manifestation à Rome pour demander au gouvernement de renflouer la société en grande difficulté financière, le 14 avril 2021 - Andreas SOLARO © 2019 AFP

La compagnie aérienne low-cost a prévenu qu'elle allait faire appel contre l'aide massive de 3 milliards d'euros de l'Italie pour lancer ITA, la remplaçante d'Alitalia.

Alors que le gouvernement italien négocie âprement avec Bruxelles pour valider le lancement de l'Italia Trasporto Aereo (ITA) qui doit remplacer la compagnie aérienne historique Alitalia, Ryanair a prévenu qu'il contestera toute aide publique.

La compagnie low-cost irlandaise a en effet annoncé qu'elle ferait appel contre l'octroi des 3 milliards d'euros de fonds public à ITA car elle y voit une aide publique illégale, a dit samedi le directeur général de la compagnie.

"Dès que cet argent est injecté dans la nouvelle compagnie, nous prendrons les dispositions (nécessaires)", a déclaré Eddie Wilson dans une interview au journal italien la Repubblica relayée par Reuters. "Nous attendons de voir, mais il est clair que c'est une aide illégale et nous défendrons nos intérêt en faisant appel", a-t-il ajouté.

Nouveau nom, flotte divisée par deux

Fin mai, le gouvernement italien indiquait avoir passé "une étape importante" dans les négociations avec la Commission européenne en vue de la création d'une future compagnie censée naître des cendres d'Alitalia, ont rapporté des médias italiens.

L'exécutif européen, chargé d'examiner la conformité des aides d'Etat avec les règles de concurrence en vigueur dans l'Union, doit donner son feu vert au plan de sauvetage italien, chiffré à 3 milliards d'euros, pour relancer Alitalia.

Mais les exigences pour donner son aval à l'Italie sont dures: Alitalia devra en partie vendre ses créneaux à l'aéroport de Milan-Linate et adopter un nouveau nom et logo pour marquer une rupture nette avec le passé.

La nouvelle Alitalia verrait ainsi sa flotte réduite de moitié, à moins de 50 avions, et ses effectifs ramenés à environ 4500 personnes, contre environ 11.000 aujourd'hui.

Alitalia a cumulé des pertes de 11,4 milliards d'euros entre 2000 et 2020 et a dû être placée sous tutelle de l'administration publique en 2017. Depuis cette date, l'État a cherché en vain des repreneurs.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business