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Route: quand les enfants sont témoins de la mauvaise conduite de leurs parents

54% des enfants voient leurs parents répondre au téléphone alors qu’ils conduisent, selon une étude Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes.

54% des enfants voient leurs parents répondre au téléphone alors qu’ils conduisent, selon une étude Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes. - Jean-Philippe Ksiazek - AFP

Excès de vitesse, incivilités, usage du téléphone au volant… De nombreux bambins constatent que leurs parents ne se comportent pas toujours de manière responsable quand ils sont en voiture, selon un sondage Ipsos.

Des parents loin d’être exemplaires au volant. C’est l’alarmant constat que dresse une étude Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes, réalisée auprès de 1.000 parents et enfants entre 8 et 16 ans et publiée vendredi.

Premier enseignement, les enfants se sentent en sécurité lorsque leurs parents conduisent. En moyenne, ils leur attribuent une note de 8/10.

Pourtant, selon ce sondage, 65% des enfants jugent que leurs parents roulent très vite. Avec raison: 77% des adultes interrogés admettent dépasser les limitations de vitesse même quand les enfants sont à bord. Et les jeunes passagers semblent plutôt observateurs: 59% des enfants repèrent que leurs parents oublient parfois de mettre leur clignotant, ce que 59% des parents avouent faire. 31% des enfants disent que leurs parents ne laissent pas passer les piétons, une entorse au Code de la route que reconnaissent 38% des parents.

"Les enfants sont particulièrement attentifs à la conduite de leurs parents et leur observation des comportements inciviques ou du non-respect des règles est très développée", relève Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes, citée par Le Parisien vendredi.

Défaut de port de ceinture, téléphone au volant...

Tout aussi inquiétant, la proportion de familles qui avouent un défaut de port de ceinture de sécurité (une infraction passible d’une amende forfaitaire de 135 euros si le passager fautif est mineur): 17% des 8-11 ans disent ne pas s’attacher pour des trajets quotidiens et 27% notent que leurs parents ne vérifient pas s’ils ont attaché leur ceinture. Et ce, alors que 34% des passagers arrière tués en 2014 ne portaient pas de ceinture.

Mais les enfants témoignent aussi de l’usage que leurs parents font - malgré l'interdiction qui en est faite par la loi - du téléphone au volant (passible d’une amende forfaitaire de 135 € et d’un retrait de 3 points du permis de conduire), une mauvaise pratique responsable d’un accident de la route sur dix: 54% des enfants constatent que leurs parents répondent au téléphone alors qu’ils conduisent, et 34% des enfants ont vu leurs parents en train d’envoyer ou de lire des SMS en conduisant.

"Prendre conscience qu’ils sont des modèles"

Des pratiques dangereuses, s’alarme auprès du Parisien le professeur Daniel Marcelli, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent. "C’est très dangereux car lorsqu’on est au téléphone au volant l’attention s’échappe et l’esprit n’est plus dans la voiture", s’inquiète-t-il.

Mais pour ce spécialiste, c’est surtout un très mauvais exemple que donnent les parents à leur progéniture.

"Au-delà de la responsabilité physique qu’ils ont de protéger leurs passagers, les parents devraient prendre conscience qu’ils sont des modèles pour leurs enfants et qu’ils ne peuvent donc pas inculquer n’importe quoi au volant", souligne-t-il.

Et de prévenir: "à l’adolescence ils sont de plus en plus attentifs aux écarts de conduite des adultes. C’est pour eux l’occasion de vérifier si les parents se conduisent bien ou s’ils font le contraire de ce qu’ils préconisent à leurs propres enfants. Dans ce cas, quand l’adolescent prendra son scooter, il ne faudra pas s’étonner qu’à son tour il ne respecte pas les règles puisque ses parents les ont outrepassées devant lui."

V.R.