RCZ R: la plus puissante des Peugeot

Avec 270 chevaux, c'est tout simplement la Peugeot commercialisée la plus puissante de toute l'histoire de la marque. Mais encore faut-il que cette cavalerie soit maîtrisable... En tout cas, cette RCZ R a un look d'enfer et ambitionne de rivaliser avec ses concurrentes allemandes.

Elle m'attend dans la pénombre d'un parking souterrain. Elle est rouge métallisé, un rouge assez foncé. Elle n'a pas un long capot. C'est même l'inverse, il paraît aussi court que large. Le haut de la voiture est entièrement noir et, avec le manque de lumière, il disparaît dans l'obscurité: pare-brise et vitres teintées, lunette arrière fumée, toit anthracite avec un décor imitation carbone.

On repère surtout les bossages des ailes au dessus des grandes jantes de 19 pouces, aux quatre coins d'une ligne de caisse basse.

Ligne basse, jeux de courbes et de galbes: Peugeot a osé donner un vrai caractère au RCZ. © -

Au démarrage, petite déception. Le son du moteur reste aussi discret que celui d'une 308. Mais dès les premiers tours de roue, on sent qu'il suffit d'effleurer l'accélérateur pour que le RCZ R bondisse. Alors que les phares directionnels balayent les murs du parking à chaque virage, dans un sens puis dans l'autre, j'ai hâte de sortir à l'air libre pour enfin rouler et mieux voir la voiture à la lumière du jour.

Un soutien exceptionnel

Les sièges enveloppent parfaitement le pilote et encouragent à éprouver la tenue de route. © -

Et l'intérieur vaut le coup d'oeil! Les sièges ont des formes d'origami géant et offrent un maintien rarement vu sur un véhicule de cette catégorie, fût-il sportif. Les cuisses, les reins et même les épaules, toutes les parties du corps sont fermement maintenues.

Le revêtement en alcantara, doux au toucher mais non glissant, achève de scotcher le pilote à son fauteuil. Et pour le look, une surpiqûre rouge parcourt tout l'habitacle, planche de bord et contre-portes comprises, elle-mêmes recouvertes d'un simili cuir. Les touches de couleur alu sont là pour la modernité, comme sur les deux poignées de portes géantes en forme de parenthèses qui barrent les contre-portes de haut en bas.

"R" = 270 chevaux

Une petite touche exclusive: la plaque R Peugeot Sport sur la console centrale. © -

Le RCZ est connu depuis 2010. La nouveauté avec le RCZ R, c'est le "R" et ses 270 chevaux! Le RCZ le plus puissant offrait précédemment 200 chevaux. C'est donc la Peugeot de série la plus puissante jamais produite. Pour marquer le coup, Peugeot a par exemple vissé une petite plaque métallique entre les sièges, posé un logo "R" sur la calandre et ajouté un becquet arrière sur le coffre pour améliorer la stabilité à grande vitesse.

L'ambiance sportive est renforcée par le petit volant à jante épaisse et le levier de vitesse court à faible débattement. On prend en main le pommeau en métal froid et chaque rapport engagé est accompagné d'un son métallique, si bien qu'on imagine les engrenages glisser les uns sur les autres. Pour un peu, on croirait manipuler une boite Ferrari avec sa grille chromée et ses verrouillages de rapports bien virils et sonores.

La planche de bord est particulièrement soignée, recouverte de simili cuir. © -

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce moteur 1,6L est plein de santé. Il est vif dès les plus bas régimes et même à 1.000 tours/mn de la zone rouge, il accélère encore fort. Quant à la tenue de route, elle est conforme aux standards PSA, c'est à dire dynamique et sûre. La direction est précise et peu démultipliée, quelques légers coups de volant suffisent à placer la voiture sur sa trajectoire tout en virant à plat. Bref, elle distille un grand plaisir de conduire.

Faiblesses de motricité

Le bossage du toit et de la lunette arrière, la partie la plus originale du RCZ. © -

Mais le bilan est gâché par le manque de motricité au démarrage. Les 270 chevaux tractent si fort le RCZ que l'avant est systématiquement délesté si l'on appuie fort sur l'accélérateur. L'avant cherche alors son cap, louvoyant de gauche à droite tout en restant cabré et il vaut mieux s'accrocher au volant.

Point positif: pas de système d'aide à la conduite trop intrusif qui se déclencherait aussitôt l'anti-dérapage. Mais ce manque de contrôle, même s'il n'est jamais dangereux, prive le conducteur d'une bonne partie de la satisfaction de piloter. J'en venais à rêver que cette RCZ R se transforme en propulsion pour régler ce problème de motricité et lui donner un supplément de caractère.

Jantes de 19 pouces et étriers de freins rouges pour le look sportif. © -

Passée cette phase d'accélération un peu frustrante, piloter le RCZ R est un plaisir. L'avant est aussi court que l'arrière, si bien que le conducteur se retrouve littéralement au centre de la voiture. L'habitacle est comme recouvert d'une cloche vitrée depuis laquelle on a une vision à 360 degrés. Cette visibilité ajoutée à une grande maniabilité et à des reprises de premier ordre donnent l'impression que le RCZ est le prolongement du corps du pilote.

Un sprinteur

L'arrière est aussi long que l'avant, une particularité du RCZ. © -

La vraie question qui intéresse le client potentiel d'un RCZ R est: vaut-il mieux qu'un coupé allemand comme l'Audi TT, son grand rival?

Je pense que les clients ne passeront pas de l'un à l'autre. Même si tous aiment la ligne ramassée de ces véhicules et leurs proportions 50-50 avant-arrière, ceux de l'Audi privilégient une finition un peu austère mais irréprochable, une tenue de route sans surprise et des qualités de routière. Les clients du Peugeot apprécieront son exubérance plus prononcée, son châssis plus joueur malgré ses défauts de motricité.

En fait, le TT bon chic-bon genre est un dévoreur d'autoroutes capable de s'amuser sur routes sinueuses alors que le RCZ est un sprinteur qui ne demande qu'à jouer sur parcours sinueux, mais il s'ennuie sur les longs rubans d'asphalte.

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Bravo!

• Ligne

• Souplesse du moteur

Dommage...

• Motricité

• Détails de finition

Cédric Faiche