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Transports

Qui veut « casser » la SNCF ?

Le parquet antiterroriste de Paris a été saisi.

Le parquet antiterroriste de Paris a été saisi. - -

De nombreux actes de malveillances ont fortement perturbé le trafic SNCF ce week-end. Qui se cache derrière ces actes qui semblent concertés ?


Un « nouvel acte de malveillance » a eu lieu cette nuit sur une ligne TGV du côté de Narbonne, selon Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports. Un nouvel incident à déplorer après les quatre actes de malveillance de ce week-end sur les lignes SNCF. La compagnie ferroviaire a décidé de « renforcer la surveillance du réseau », mais la tâche s'annonce difficile avec 34 000 kilomètres de lignes. L'entreprise va également porter plainte. L'enquête, elle, se poursuit. Elle n'a pas pour l'instant mis en avant d'hypothèse.

Sabotage concerté ?
De grands segments de tiges métalliques ont été découverts samedi matin à quatre endroits différents (en Seine et Marne, dans l'Oise, et dans l'Yonne). Ils étaient posés sur les caténaires (ces fils qui alimentent en électricité les trains) pour les faire disjoncter. L'entreprise de transport parle de sabotage, d'un « sabotage concerté ». Plus de 160 trains ont connu des retards allant de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures.

Une véritable organisation qui casse la SNCF ?

S'agit-il d'actions concertées, comme le laisse entendre la SNCF ? Selon Bernard Aubin, secrétaire fédéral CFTC transport, « il y a des risques de concertation. Il s'agira pour les enquêteurs de trouver les coupables et le mode opératoire. Mais il y a peut-être effectivement une concertation qui a eu lieu. Je pense, au vu des éléments qui sont en notre possession, qu'on risque d'être confrontés à une véritable organisation qui casse la SNCF et qui sabote ses installations ».
En effet, il précise que les « saboteurs » ne sont pas des amateurs : « Une caténaire, c'est du 25 000 volts, c'est extrêmement dangereux. Pour s'approcher d'une caténaire en temps normal, il faut un certain nombre de précautions. Ce qui laisse à supposer que ces actes ont été commis par des gens qui connaissent la haute tension, qui connaissent peut-être les installations, ou qui ont été initiés par des gens qui les connaissent ».

Didier Le Reste, secrétaire général de la fédération CGT des Cheminots, s'agace de ces soupçons : « Je m'énerve contre ceux qui, sous couvert d'anonymat, pourraient induire l'idée que ces actes viendraient de l'intérieur de la SNCF. C'est aller un peu vite de jeter l'opprobre sur la profession. Il faut que les enquêtes aillent au bout, car rien ne justifie de tels actes ».

Le parquet de Senlis (Oise) s'est dessaisi de l'affaire ce lundi au profit du parquet antiterroriste de Paris.

La rédaction et Sébastien Gilles