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Transports

Quel avenir pour l’industrie automobile en France ?

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Le plan de licenciement de PSA porte un coup à l’industrie automobile française. Certains spécialistes estiment que le secteur automobile en France est toujours compétitif. D’autres affirment que cette filière est saturée.

Le secteur de l’automobile en France est en berne. Cette année, sur 6 mois, les ventes de voitures particulières dans l'hexagone ont baissé de plus de 14%. Les marques s'attendent à un recul de 10% sur douze mois. Rien qu'entre 2000 et 2010, 95 000 postes ont disparu dans l'automobile.
Après avoir reçu les syndicalistes de PSA Peugeot Citroën ce mardi, le ministre du Redressement productif reçoit ce mercredi le président du directoire du groupe, Philippe Varin. Arnaud Montebourg va tenter, comme l'a indiqué le président, de « ne pas laisser faire » ce plan social. Mais Philippe Varin est formel. Il a « examiné toutes les alternatives » et dit payer le prix de son « patriotisme économique ». Depuis l’annonce du plan social jeudi dernier, PSA a perdu 17% de sa valeur en bourse.

« L'hybride diesel de PSA, une véritable innovation technologique »

Pourtant Flavien Neuvy, responsable de l’Observatoire automobile à Cetelem, estime que l’industrie automobile a encore un avenir économique en France : « Oui, il y a un avenir industriel pour l’automobile en France, parce que nos deux champions tricolores [PSA et Renault ndlr] sont des groupes internationaux qui réalisent près de 50% de leurs ventes à l’étranger et ils profitent de la croissance mondiale, estime-t-il, ce sont des groupes qui font preuve d’innovation. Pour PSA, on peut citer le lancement du premier hybride diesel, véritable innovation technologique, et pour Renault le lancement d’une gamme low-cost Dacia qui fonctionne très bien malgré les difficultés actuelles. »

« Le marché français est saturé »

Mais pour Yves Crozet, président du laboratoire d’économie des transports, le secteur automobile français n’est pas porteur: « Les marchés comme celui de la France sont saturés, et il faut aller chercher les marchés à l’étranger. Il y a des sureffectifs et des problèmes de compétitivité dans la filière automobile française. On est bloqué parce que nous n’avons pas de voitures haut de gamme comme les voitures allemandes, et sur les voitures bas de gamme, comme les voitures sont plus solides et plus résistantes qu’autrefois, elles durent plus longtemps. »
Le gouvernement devrait dévoiler son plan de soutien à la filière automobile française le 25 juillet. Le plan, toujours en discussion, devrait soutenir les véhicules innovants et propres. « Nous avons là un avantage compétitif et comparatif très fort en France, chez nos constructeurs français », a déclaré ce mercredi Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif.

La Rédaction, avec Amandine Dubiez