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PS et Medef dénoncent un plan de départs anticipés chez Renault

Le projet de Renault de proposer un départ anticipé à la retraite à 58 ans au titre de la pénibilité, qui concerne environ 3.000 salariés sur trois ans, a suscité mercredi les critiques des syndicats, du Medef et du PS. /Photo d'archives/REUTERS/Mihai Bar

Le projet de Renault de proposer un départ anticipé à la retraite à 58 ans au titre de la pénibilité, qui concerne environ 3.000 salariés sur trois ans, a suscité mercredi les critiques des syndicats, du Medef et du PS. /Photo d'archives/REUTERS/Mihai Bar - -

PARIS (Reuters) - Le projet de Renault de proposer un départ anticipé à la retraite à 58 ans au titre de la pénibilité, qui concerne environ 3.000...

PARIS (Reuters) - Le projet de Renault de proposer un départ anticipé à la retraite à 58 ans au titre de la pénibilité, qui concerne environ 3.000 salariés sur trois ans, a suscité mercredi les critiques des syndicats, du Medef et du PS.

Ce dispositif a été présenté mardi aux syndicats du constructeur automobile lors d'une réunion sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).

Le dispositif serait ouvert aux ouvriers, employés et agents de maîtrise de la maison-mère et des filiales industrielles en France, âgés de 58 ans et plus début 2011, ayant effectué 15 années de travail posté ou ayant une incapacité permanente de 10% et plus.

Le Parti socialiste juge que cette proposition est contradictoire avec la réforme des retraites qui repousse l'âge légal de départ en retraite de 60 à 62 ans, et de 65 à 67 ans l'âge pour un départ à taux plein.

"Les suppressions de postes à répétition chez Renault, dont l'Etat est un des principaux actionnaires et qui a prêté plus de trois milliards d'euros au groupe en 2009, pose la question de la responsabilité du gouvernement", dit le PS dans un communiqué.

Il se demande "où sont passés les engagements pour l'emploi des seniors", pris par le gouvernement notamment pendant le débat sur la réforme. L'un des principaux arguments des opposants était que les entreprises font partir leurs salariés avant 60 ans.

La présidente du Medef Laurence Parisot s'est également déclarée surprise de cette annonce de Renault, remarquant sur France 3 qu'elle intervient quelques jours après la promulgation de la réforme, dans une entreprise dont l'Etat est le principal actionnaire.

Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a déclaré de son côté sur France info qu'à ses yeux, le plan de Renault était un moyen d'exploiter la question de la pénibilité pour justifier des suppressions d'emplois.

Renault a supprimé 4.400 postes sur ses sites français en 2008 et 2009. L'entreprise compte environ 55.000 salariés en France et 121.000 dans le monde en incluant Dacia.

Thierry Lévêque, édité par Jean-Philippe Lefief