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Prix des billets de train: Sud-Rail blâme l'État qui "demande à la SNCF de financer le réseau"

Invité sur le plateau de BFMTV, le délégué du syndicat Sud-Rail explique le niveau des prix de billets de train pratiqués par la SNCF par la nécessité de financer l'infrastructure ferroviaire dont l'État est pourtant propriétaire.

"Il faut expliquer aux gens pourquoi c'est trop cher." Quelques minutes après l'interview du patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou, Fabien Villedieu, délégué du syndicat Sud-Rail, était présent sur le plateau de BFMTV pour notamment évoquer les facteurs de hausse des prix des billets de trains.

"L'État demande à la SNCF de financer un réseau qui n'appartient pas à la SNCF, ce que ne demande aucun autre pays européen, a-t-il souligné, citant les exemples allemand ou espagnol. Que fait la SNCF pour financer ce réseau? Elle est obligée d'augmenter le prix de ses billets."

La baisse du nombre de TGV, passé de 400 à 300 en l'espace de dix ans, s'inscrit dans cette même stratégie de financement de l'infrastructure selon le syndicaliste: "Fatalement, c'est moins cher de faire la maintenance de 300 TGV que de 400. En plus, vous remplissez vos TGV donc vous faites plus d'argent sur chaque TGV."

"On demande de rationaliser les TGV pour payer cette infrastructure que l'État ne veut pas payer alors qu'il est propriétaire et que tout le monde circule dessus."

Outre le cas de Trenitalia, Fabien Villedieu rappelle notamment que 50% des trains de fret circulant sur le réseau n'appartiennent pas à la SNCF.

Un préavis de grève en mai pour "mettre la pression"

Enfin, le délégué syndical Sud-Rail s'est exprimé sur le préavis de grève déposé par le collectif des contrôleurs pour le mois de mai. "Il y aura une table ronde qui est prévue le 10 avril avec des propositions qui seront faites et on a décidé de mettre la pression avec le préavis au mois de mai mais ce n'est pas parce qu'il y a préavis qu'il y a grève", a-t-il expliqué.

De son côté, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou s'attend à ce que les négociations sur des primes pour les JO 2024 pour les cheminots puissent "converger" en mai ou en juin, tout en se disant "pas pessimiste" face à la menace de grèves qui plane sur les Jeux de Paris.

Des "propositions" de primes "sont en cours de discussion" et "je pense qu'on sera en capacité de converger au mois de mai, au mois de juin", a expliqué le patron du groupe ferroviaire public sur BFMTV/RMC.

"À ce stade", pour les JO, "je ne vois pas de risque particulier" de perturbations et "je ne suis pas pessimiste du tout", a-t-il répondu, alors que la CGT a par exemple annoncé des préavis de grève couvrant la période des Jeux (26 juillet-11 août) pour la fonction publique et la RATP.

L'entreprise ferroviaire propose aux salariés mobilisés pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques une prime de 50 euros par jour et 200 à 500 euros de prime supplémentaire en fonction de la période où ils posent leurs congés. Les syndicats sont sceptiques sur le chiffre de 1.500 euros (le montant maximal de primes cumulées), qui sera selon eux difficilement atteignable ou réservé à une petite minorité. "On est dans cet ordre-là", a simplement dit Jean-Pierre Farandou au sujet du montant de 1.500 euros de primes.

Timothée Talbi avec AFP