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Premiers pas de la commission de dialogue sur l'aéroport nantais

Au cours d'une opération d'évacuation sur le site de Notre-Dame-des-Landes. La "commission de dialogue" destinée à apaiser les tensions autour du projet d'aéroport de Nantes a tenu sa première réunion, vendredi à Paris. Sa mission devrait durer quatre moi

Au cours d'une opération d'évacuation sur le site de Notre-Dame-des-Landes. La "commission de dialogue" destinée à apaiser les tensions autour du projet d'aéroport de Nantes a tenu sa première réunion, vendredi à Paris. Sa mission devrait durer quatre moi - -

PARIS (Reuters) - La "commission de dialogue" destinée à apaiser les tensions autour du futur aéroport de Nantes recueillera les commentaires des...

PARIS (Reuters) - La "commission de dialogue" destinée à apaiser les tensions autour du futur aéroport de Nantes recueillera les commentaires des acteurs concernés sans donner d'avis sur le projet, a indiqué son président à l'issue d'une première réunion, vendredi à Paris.

Les trois membres de la commission, dont la création avait été annoncée samedi dernier après une nouvelle journée d'affrontements entre forces de l'ordre et opposants sur le site de-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont été reçus dans la matinée à Matignon par Jean-Marc Ayrault.

"Nous ne sommes pas autre chose qu'une commission de dialogue et par conséquent nous ne jugeons pas le projet", a déclaré à la presse Claude Chéreau, président de la Commission des comptes de l'agriculture de la Nation et membre du comité d'éthique de l'Inra, qui chapeaute cette instance.

L'objectif est de "s'assurer que tout le monde a bien compris les tenants et les aboutissants" du dossier, en allant à la rencontre des différents acteurs pour écouter "les gens qui voudront bien nous parler", à la fois du côté des opposants au projet et de ceux qui le soutiennent, a poursuivi cet ancien conseiller de François Mitterrand et de Lionel Jospin.

Les questions techniques ne seront pas abordées et relèveront des deux autres commissions - scientifique et agricole - dont la mise en place a également été annoncée par le gouvernement samedi dernier.

LES ÉCOLOGISTES SURPRIS

Au terme de cette mission, qui devrait durer environ quatre mois, "nous rendrons compte au Premier ministre de tout ce que nous aurons entendu et nous verrons s'il y a lieu de faire des commentaires, voire des propositions", a indiqué Claude Chéreau.

La mise en place de cette commission a apparemment pris de court les écologistes.

Jean-Philippe Magnen, porte-parole d'Europe Écologie Les Verts (EELV) et conseiller régional des Pays de la Loire, a déclaré à Reuters avoir été "très surpris" d'apprendre la nouvelle par la presse.

Pour lui, cette initiative "ne va pas dans le sens du dialogue que nous avons eu depuis ces derniers jours et jusqu'à ce matin" sur la composition de cette commission, la définition de ses missions et de ses objectifs.

Sans préjuger de l'issue des travaux, Jean-Philippe Magnen déplore l'absence de spécialiste du débat public au sein de cette commission du dialogue, "qui nous paraît un peu imposée".

Ses deux autres membres sont Claude Brévan, une architecte spécialiste du développement urbain et Rouchdy Kbaier, un juriste membre du Conseil général de l'environnement et du développement durable qui a collaboré avec Dominique Voynet et Yves Cochet.

La résistance sur le site a pris un nouvel élan depuis la fin octobre, avec l'évacuation d'une dizaine de maisons occupées illégalement depuis plusieurs années en vue de leur démolition.

Confronté à une contestation croissante qui empoisonne l'alliance gouvernementale avec les écologistes, le Premier ministre, porteur du projet en tant qu'ancien maire de Nantes, a affiché à plusieurs reprises sa volonté de le mener à terme.

Le gouvernement a cependant concédé un report de six mois du début des travaux de défrichement qui devaient commencer en janvier et proposé de stopper les interventions sur le site moyennant un gel des constructions illégales.

Le projet est soutenu par l'UMP, le Parti communiste, les élus socialistes, ainsi que toutes les collectivités locales tandis que les écologistes, le MoDem et le Parti de Gauche en réclament l'abandon.

La construction et la concession du futur aéroport ont été confiées au groupe Vinci, qui évalue son coût à 560 millions d'euros.

Myriam Rivet, édité par Yann Le Guernigou