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Transports

Pourquoi les taxis font grève

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Opération escargot des taxis parisiens ce mardi matin. Ils protestent notamment contre une nouvelle réglementation des motos-taxis et navettes privées.

Ce mardi matin, les taxis parisiens mènent une opération escargot entre les aéroports d'Orly et Roissy, et la capitale. En cause, une nouvelle règlementation (qui doit être entérinée vendredi) permettant aux "transporteurs de personnes", notamment les motos-taxis ou les navettes privées, de charger des clients dans les stations taxis. Pour les taxis, c'est la porte ouverte à une concurrence déloyale. Ces nouveaux venus sur le marché n'ont pas de compteur, fonctionnent au forfait et n'ont pas de licence à payer. Autre argument des taxis mécontents : sur le terrain, certaines entreprises de motos-taxis racoleraient les clients jusque dans les halls de gares et des aéroports, ce qui est interdit.

« C'est le foutoir total à Roissy »

Djillali Ouanfouf, secrétaire général du Syndicat de défense des conducteurs de taxis parisiens, explique ce qui provoque la colère des taxis dans cette nouvelle règlementation : « Demain, vous voulez vous-mêmes être transporteurs de personnes, si vous n'avez rien sur votre casier judiciaire, la préfecture vous donne le droit de transporter des personnes. Vous pouvez faire des annonces dans les hôtels, sur internet... Normalement, vous ne pouvez venir à Roissy que sur réservation. Mais le problème c'est que ça va faire un mois et demi que c'est le foutoir total à Roissy : tout le monde charge, les clandestins, les transporteurs de personnes, les taxis de banlieue... Roissy est devenu une zone de non-droit. La règlementation est là, mais personne ne veut l'appliquer. »

« Les pratiques de racolage vont s'amenuiser »

Cyril Masson est le président de Citybird, une entreprise de motos-taxis. Ses motos ne cherchent des clients que sur réservation. Certains de ses concurrents sont moins scrupuleux et pratiquent le racolage en gare ou dans les aéroports. Mais il reste confiant sur l'avenir de cette pratique : « En juillet denier, une loi a été votée sur l'activité de moto-taxi - ce qui n'existait pas jusqu'à présent - qui n'autorise pas du tout la pratique de stationner soit en gare, soit en aérogare pour une moto, sans avoir une pré-réservation au préalable. Et les peines encourues sont relativement lourdes, puisque ça va jusqu'à un an de prison, 15 000 euros d'amende, suspension du permis, confiscation du véhicule, etc. Et les pratiques de racolage vont avoir tendance à s'amenuiser avec la mise en application de la loi. »

La rédaction, avec Yannick Olland