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Pour le patron de Ryanair, la crise du secteur aérien a tout de la bonne affaire

Michael O'Leary n'est pas franchement connu pour sa grande subtilité.

Michael O'Leary n'est pas franchement connu pour sa grande subtilité. - Éric Piermont - AFP

Le sulfureux Michael O'Leary entend profiter des difficultés de ses rivaux pour récupérer de nouveaux créneaux dans les aéroports et continuer d'étendre sa compagnie en Europe.

Demain se prépare aujourd'hui. Alors que les compagnies aériennes du monde entier souffrent de la violente crise du secteur, Ryanair flaire déjà la bonne affaire.

"Le véritable changement sismique du Covid sera les opportunités de croissance à travers l'Europe. Ils sont beaucoup plus importants qu'après la crise financière ou le 11 septembre" explique au Financial Times son patron, l'Irlandais Michael O'Leary.

Selon lui, le trafic normal de passagers va baisser de 15% dans les 18 prochains mois par le retrait voire la disparition de certaines compagnies. Si les aides publiques ont évité des faillites retentissantes, la crise obligera certaines d'entre elles à réduire la voilure. "Quelqu'un doit intensifier et prendre cette capacité", prévient Michael O'Leary.

Le sulfureux patron, réputé pour ses provocations et une gouvernance sociale controversée, affirme être déjà en discussions avec des aéroports en Italie et en Espagne pour reprendre des créneaux horaires de décollage et atterrissage laissés vacants par la compagnie Norwegian, placée en faillite.

Wizz Air en embuscade

Rompu aux négociations serrées, O'Leary sait qu'il est désormais en position de force et entend monnayer chèrement son arrivée. Délaissé par EasyJet, l'aéroport de London Stansted semble ainsi avoir fait des pieds et des mains pour accueillir la compagnie irlandaise, à en croire le patron.

Mais Ryanair n'est pas la seule entreprise à vouloir profiter de la crise. La compagnie low-cost hongroise Wizz Air, forte de son succès en Europe centrale et en Europe de l'est a commencé à se déployer en Europe de l'Ouest pour concurrencer directement le concurrent irlandais.

Les acteurs traditionnels comme Air France ont aussi parfaitement conscience que la relance du trafic commencera par les court-courriers et n'entendent pas laisser un pouce de terrain. Avec l'arrivée du vaccin, la réactivité sera majeure pour les compagnies. Malheur à celles qui auront laissé passer leur chance.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business