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Transports

Plus facile, plus fragile : vers un permis de conduire à l’américaine ?

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La réforme du permis de conduire fait grincer des dents dans les auto-écoles : affichage des taux de réussite, permis moins cher et plus simple...

Réunis ce week-end, six syndicats appellent les exploitants et les salariés d'écoles de conduite à manifester le 2 juin dans 12 grandes villes françaises. Des manifestations qui visent à contester la série de mesures qui restructure leur profession.

Il y a d'abord la réforme du permis de conduire. Le secrétaire d'Etat aux Transports doit rendre public son rapport le 15 mai prochain et les préconisations de Dominique Bussereau pour un permis de conduire moins cher, une formation moins longue et l'apprentissage du Code au lycée font grincer des dents.

Autre cause de la colère, la décision du CISR, le Comité interministériel de la sécurité routière, qui rend obligatoire l'affichage des taux de réussite des écoles de conduite sur les sites des préfectures. Une mesure qui doit entrer en vigueur le 1er juin prochain.

Philippe Colombani, président de l'Unic (Union nationale des indépendants de la conduite), tire la sonnette d'alarme. Selon lui, « la politique que l'on semble deviner derrière tout ça, c'est une politique de répression accrue avec un permis plus facile d'accès et moins cher. Il faudra peut être se demander si les français ne devront pas régulièrement repasser leur permis de conduire, du fait d'une répression importante : un système à l'américaine où le permis est facile à obtenir mais très fragilisé par une répression féroce qui amènera certains à repasser 3 ou 4 fois voire plus leur permis ».

Il s'oppose également fermement l'affichage des résultats des auto-écoles. En effet, il explique que « le taux de réussite ne dépend pas que de l'auto-école. Il dépend fortement de l'inspecteur et de son jugement. Pour une même auto-école, selon l'inspecteur, on peut avoir des variations de 30%. L'affichage nous semble donc très dangereux pour l'auto-école mais aussi pour les élèves car l'école va vouloir augmenter ses taux de réussite et risque d'exclure des élèves qui n'arrivent pas au niveau de formation optimum. Donc on va faire de la sélection et ce n'est pas notre rôle. Certains élèves ne seront plus jamais présentés aux examens ».

La rédaction et Gaël Nivollet