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Patrice De Maistre nie un "trafic d'influence"

Patrice de Maistre, ancien gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, rejette tout "trafic d'influence" à propos de la légion d'honneur qui lui a été remise en 2008 par Eric Woerth, alors ministre du Budget du président de la R

Patrice de Maistre, ancien gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, rejette tout "trafic d'influence" à propos de la légion d'honneur qui lui a été remise en 2008 par Eric Woerth, alors ministre du Budget du président de la R - -

BORDEAUX (Reuters) - L'ancien gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt a rejeté lundi tout "trafic d'influence" à...

BORDEAUX (Reuters) - L'ancien gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt a rejeté lundi tout "trafic d'influence" à propos de la légion d'honneur qui lui a été remise en 2008 par Eric Woerth, alors ministre du Budget du président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy.

Patrice de Maistre a été entendu par la juge d'instruction Cécile Ramonatxo sur ce volet de l'affaire Bettencourt.

Arrivé au tribunal de Bordeaux avec ses avocats en début de matinée, il n'a quitté son bureau qu'en milieu d'après-midi, a-t-on pris auprès d'une source familière du dossier.

L'épouse d'Eric Woerth avait été embauchée dans sa société l'année avant la décoration. Mais il a nié tout lien entre ces deux faits, a-t-on précisé de même source.

Patrice de Maistre a déclaré que la légion d'honneur avait été demandée par un de ses amis en 2006, puis par un autre ami en 2007 avant que l'accord ne soit donné par le ministère de l'Economie et des Finances.

Il a dit avoir choisi lui-même Eric Woerth pour la remise et assuré qu'il n'y avait aucun lien avec l'embauche de l'épouse du dans sa société, le choix ayant été fait, selon lui, sur le seul critère des compétences et après recours à un chasseur de têtes.

Patrice de Maistre a été mis en examen en juin dernier pour ces faits alors qu'il était en détention à la maison d'arrêt de Gradignan dans le cadre d'un autre volet de l'affaire.

Poursuivi pour abus de faiblesse, complicité d'abus de confiance et escroquerie aggravés par l'état de vulnérabilité au préjudice de Liliane Bettencourt il a été libéré après trois mois de détention. Il est sous contrôle judiciaire et a dû acquitter quatre millions d'euros de caution.

Les trois juges chargés de l'affaire, dont Jean-Michel Gentil, qui soupçonnent un financement occulte de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par des fonds venant de la fortune Bettencourt, ont multiplié ces derniers temps les auditions, notamment dans l'entourage de l'ex-chef de l'Etat.

Après des perquisitions avant l'été au domicile et au bureau de Nicolas Sarkozy, l'ex-procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine) Philippe Courroye a été aussi entendu comme témoin, en raison de soupçons de pressions de l'Elysée sur ce magistrat à l'époque où il conduisait l'enquête, en 2007-2010.

L'avocat de l'ex-président, Thierry Herzog, et certains de ses anciens proches collaborateurs à l'Elysée, dont l'ex-secrétaire général Xavier Musca et deux ex-conseillers pour la justice, Patrick Ouart et Jean-Pierre Picca, ont aussi été entendus à la brigade financière à Paris.

Tous ont été interrogés sur des rendez-vous avec Nicolas Sarkozy en 2009, 2010 et 2011 et figurant dans les agendas saisis à son domicile et dans ses bureaux.

Eric Woerth a été réentendu le 5 septembre et confronté à Claire Thibout, ancienne comptable de la famille Bettencourt.

Celle-ci maintient que Patrice de Maistre lui a réclamé, pendant la campagne de 2007 150.000 euros en liquide qu'il voulait remettre à Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP.

Claude Canellas, édité par Thierry Lévêque, Yves Clarisse et Emmanuel Jarry