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Transports

Panne sur la ligne 1: les syndicats dénoncent l’automatisation du métro

Le syndicat dénonce la généralisation des lignes automatisées, plus propices selon lui à créer des problèmes, comme la panne géante qui a piégé 3.000 voyageurs de la ligne 1 mardi soir.

Au lendemain de l’incident qui a paralysé la ligne 1 du métro pendant plus de deux heures, les critiques fusent. La CGT-RATP a souligné mercredi l'importance d'avoir un conducteur à bord, estimant que c'est une "folie de déshumaniser le métro".

Depuis son automatisation intégrale en décembre 2012, la ligne 1 a gagné en ponctualité. Un pari réussi par la RATP qui va renouveler l’expérience avec la ligne 4 à l’horizon 2022. Pour autant, cette automatisation qui tend à se généraliser inquiète la CGT.

Des voyageurs "qui se sentent tout seuls et abandonnés"

Cette panne géante pose "la question de la valeur ajoutée d'un conducteur dans chaque train", a déclaré Frédéric Le Goff, secrétaire de la CGT métro RER.

"Ce type d’incident ne serait pas arrivé sur une ligne traditionnelle, assure-t-il au micro de BFMTV. Un conducteur serait venu en aide immédiatement aux voyageurs qui n’auraient pas été livrés à eux-mêmes, comme c’était le cas."

Le responsable syndical estime que la présence d'un agent aurait permis de rassurer les voyageurs et de les tenir au courant de l'évolution de la situation, au lieu "qu'ils se sentent tout seuls et abandonnés".

Philippe Martin, directeur adjoint de la RATP en charge de la maintenance, a d’ailleurs reconnu que les informations données à bord des trains "étaient probablement insuffisantes".

"Une interphonie (dans les navettes, ndlr) ne remplacera jamais le salarié qualifié", a insisté Frédéric Le Goff, en rappelant que la CGT, première force syndicale à la RATP, a "toujours été opposée à l'automatisation".

De plus, s'il y avait eu des conducteurs, "on aurait pu remettre sous tension des parties de ligne de manière à ramener" des trains en station. 

De la même façon, la CGT a soulevé la question de la présence suffisante d'agents en stations "toute la durée du service". "200 agents ont été dépêchés" sur 18 stations de métro mardi soir, mais il a fallu le temps de les acheminer, a noté le secrétaire de la CGT métro RER.

A ce sujet, Frédéric Le Goff a évoqué un projet d'accord-cadre conclu en juin, "combattu par la CGT", pour expérimenter sur la ligne 6 la suppression des personnels en stations aux heures creuses.

H.M. avec AFP