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Transports

Nouvelle étape pour le train autonome d'Alstom en Allemagne

Avec le soutien de la Basse-Saxe et de différentes institutions, Alstom va mener des tests de conduite autonome sur deux trains régionaux. Un projet similaire est mené en France.

Avec les nouvelles énergies comme l'hydrogène, le train autonome fait partie des grands projets technologiques des opérateurs de transports ferroviaires européens et mondiaux.

L'enjeu est assez simple: faire circuler plus de trains sur les lignes avec des vitesses optimisées et adapter leur nombre aux besoins, un peu comme sur certaines lignes de métro à Paris, et accessoirement faire baisser les coûts d'exploitation.

En Allemagne et en France, ces projets avancent. Outre-Rhin, Alstom travaille avec la région de Basse-Saxe et diverses institutions comme le Centre allemand pour l'aéronautique et l'astronautique et l’Université Technique de Berlin pour développer un train de ce type.

Un conducteur toujours à bord

L'industriel français annonce aujourd'hui que "la conduite automatisée sera testée sur des lignes ferroviaires du nord de l'Allemagne" sans donner de calendrier précis. Le ministère de l'Economie du lander financera à hauteur de 5,5 millions d'euros l'équipement nécessaire aux deux véhicules d'essai.

"Pour ces essais, de nouveaux systèmes de conduite autonome seront développés dans une première phase. Il s'agit notamment de la reconnaissance des signaux latéraux, qui doit permettre de reconnaître et d'interpréter les signaux de circulation ferroviaire installés le long des voies. En outre, le train devra être capable de détecter les obstacles présents sur la voie" explique Alstom.

L'industriel précise qu"'en cas de dysfonctionnement, le train sera commandé à distance ou piloté par l'accompagnateur du train". D'ailleurs, à terme, un conducteur devrait rester à bord de ces trains autonomes pour des questions évidentes de sécurité.

"Dans une deuxième phase, la conduite automatisée se déroulera dans des conditions réelles au sein d’un laboratoire grandeur nature. Les nouveaux systèmes seront installés dans deux rames de l’opérateur LNVG pré-équipées du système ETCS (système européen de contrôle des trains) et testées en exploitation. Les résultats du développement et de l'exploitation permettront de préparer l'homologation ultérieure de trains entièrement autonomes et de poursuivre l'automatisation du transport régional.

La SNCF vise une autonomie complète en 2023 pour certains trains

"Après avoir mis en service ici en 2018 les premiers trains à hydrogène zéro émission au monde, nous testons maintenant les moyens d’atteindre une qualité encore plus élevée dans le transport régional grâce à des trains autonomes. Nous créons ainsi les bases d'un trafic accru sur notre réseau ferroviaire." commente Bernd Althusmann, le ministre des Transports de la région.

Rappelons qu'en France, la SNCF associée avec Alstom, Bosch, Spirops, Thales et l’Institut de Recherche Technologique Railenium a fait circuler une rame TER prototype d'essai autonome en 2021 sur la voie située entre Aulnoye et Busigny et entre Busigny et Calais.

La rame test de TER autonome
La rame test de TER autonome © SNCF

Les tests se font en plusieurs étapes. "La conduite semi-autonome permet l’automatisation de l’accélération et du freinage du train, supervisée par un conducteur. Ces essais constituent une étape clé vers l’objectif final fixé par le consortium: maîtriser l’autonomie complète en 2023", expliquait-on il y a un an. Ces tests grandeur nature doivent se poursuivre cette année.

Dans ce projet, la question centrale est évidemment la sécurité. Ces essais doivent donc étayer " la démonstration de sécurité nécessaire à la future autorisation de circulation du matériel roulant". Outre la sécurité ferroviaire, le point sensible est la sécurité informatique, le train autonome étant ultra-connecté afin de fonctionner. Ce qui implique des risques de piratage. Un point qui a été pris en compte dès le début du projet assure la SNCF.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business