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Transports

Séisme au Maroc: ce qu'il faut savoir si vous avez réservé un voyage près de Marrakech dans les prochains jours

Certaines compagnies aériennes ont assoupli leurs conditions d'échange de billets face à la catastrophe qui touche le Maroc depuis vendredi. La plupart des vols sont par ailleurs maintenus.

Alors que les recherches des survivants se poursuivent au Maroc, après le séisme qui a fait au moins 2681 morts, l'heure n'est pas nécessairement à la visite touristique. "On peut comprendre qu'on n'ait pas envie d'aller à Marrakech ces jours-ci", a noté Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du voyage, une organisation professionnelle qui représente 1600 entreprises du secteur du tourisme, sur France-info dimanche.

Le ministère français des Affaires étrangères n'a pas émis de consigne déconseillant à ses ressortissants de se rendre au Maroc à la suite du tremblement de terre. Sur son site, il affirme que "la plupart des vols à destination et au départ du Maroc sont maintenus" mais recommande de s'en assurer auprès de sa compagnie aérienne.

Au Maroc, le lourd traumatisme après le séisme
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17:17

Des "mesures commerciales" de certaines compagnies aériennes

Certaines ont rapidement annoncé des adaptations pour les personnes qui avaient prévu d'aller au Maroc ou d'en partir prochainement. Samedi, Air France a indiqué que "des mesures commerciales" étaient en place pour ses clients ayant un vol prévu de ou vers le Maroc "dans les prochains jours", permettant de modifier ou reporter le voyage "sans frais". Elle a déclaré que l'ensemble de ses vols depuis et vers le Maroc (Marrakech, Casablanca et Rabat) "opèrent normalement".

"En lien avec les autorités françaises et marocaines, Air France étudiera la nécessité d'ajouter des vols supplémentaires ou d'utiliser des avions de plus grande capacité sur ses liaisons entre la France et le Maroc dans les jours à venir", a ajouté la compagnie.

Du côté de Royal Air Maroc, les clients détenteurs de billets de et/ou vers Marrakech et Agadir (direct ou transit), avec une date de vol allant jusqu’au 23 septembre, peuvent "effectuer un seul changement gratuit de/vers les mêmes destinations pour une date de voyage dans les 15 jours qui suivent la date de leur vol initial", a annoncé la compagnie samedi. Ces demandes doivent être faites avant mardi.

L'ambassade disponible pour les "urgences avérées"

Que faire si on a prévu un séjour organisé par un voyagiste? Entreprises du voyage "demande à l'ensemble des opérateurs d'appliquer des mesures commerciales de souplesse pour ceux qui ne veulent plus partir", a affirmé Jean-Pierre Mas sur Franceinfo dimanche. Il a assuré qu'il y avait "beaucoup de souplesse dans la possibilité de reporter".

De son côté, le syndicat des entreprises du Tour operating (Seto) a recommandé, dans un communiqué, "d'adopter la plus grande souplesse commerciale pour les clients" en départ à destination de Marrakech jusqu'au 18 septembre.

"S'il est possible de proposer des reports ou des avoirs, les clients sont en droit de les refuser", rappelle le Seto.

Pour les Français qui se trouvaient déjà au Maroc avant le séisme, le ministère des Affaires étrangères demande de suivre les recommandations des autorités locales. "Une cellule de réponse téléphonique est ouverte à Paris afin de répondre aux appels des Français au 01 43 17 51 00" et "en cas d’urgence avérée" et l’ambassade de France au Maroc peut être contactée au +212 537 68 99 00, précise le Quai d'Orsay sur son site.

"Il faut leur montrer qu'on est avec eux"

La catastrophe pourrait porter un coup à l'industrie du voyage dans ce pays qui accueille plus de 10 millions de touristes tous les ans. Certains professionnels appellent donc à ne pas abandonner le Maroc sur ce plan. "Je comprends que les gens n'aient pas envie d'aller se balader dans les montagnes, de voir des villages abîmés mais c'est le moment de les soutenir", a affirmé samedi au Figaro Jean-Pierre Champert, directeur de l'agence Sport Travel, basée à Marrakech.

"Dès que l'on annule un groupe ce sont 10 à 20 personnes, guide, muletier, transporteur, etc. qui n'ont plus de revenus", a souligné le responsable de l'entreprise spécialiste de la randonnée au Maroc.

Sarah Frikh, touriste française qui se trouvait à Marrakech au moment du tremblement de terre, appelle aussi à soutenir le pays: "je vais revenir parce que j'ai assisté à un élan de solidarité et de bienveillance" de la part de Marocains notamment, a-t-elle déclaré sur BFMTV dimanche. "Il faut leur montrer qu'on est avec eux", a-t-elle appuyé.

Arrivé sur place pour donner son sang, l'humoriste Jamel Debbouze a aussi demandé sur BFMTV à "faire du tourisme dans un pays aujourd'hui meurtri" pour "aider ce pays". "Si on [le] déserte, c'est une double peine."

Sophie Cazaux