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Marc Rochet (Air Caraïbes): "on a beaucoup assisté" le secteur aérien mais "on l'a peu réformé"

Pour Marc Rochet, directeur général d'Air Caraïbes et président de French Bee, le secteur aérien va devoir se réformer pour s'adapter aux nouvelles demandes des clients.

Après une année déjà mortifère pour l'emploi dans le secteur aérien, chahuté par la pandémie, la nouvelle année s'annonce sous de mauvaises augures avec la recrudescence des contaminations, laissant planer le risque de nouvelles réductions d'effectifs. "Je le crains pour certains secteurs du transport aérien […] parce que dans cette crise on a beaucoup soigné, on a beaucoup assisté" financièrement, mais "on a peu réformé", souligne Marc Rochet, directeur général d'Air Caraïbes et président de French Bee, sur BFM Business.

Pour le dirigeant, "on ne pourra pas faire du transport aérien demain comme on le faisait avant". Les compagnies vont devoir "s'adapter à la nouvelle demande des clients" qui veulent "des tarifs plus abordables" et "des avions qui ont peu d'impact" sur l'environnement, mais aussi "se décider très tard", avance-t-il. "Il va falloir être flexible: avant quand on prenait un billet long-courrier on l'achetait six mois avant, demain on l'achètera deux mois avant et j'espère que ce ne sera pas plus court que cela".

"Le monde change"

Avec un baril de pétrole autour de 80 dollars, faut-il craindre une hausse des prix des billets d'avion? "C'est un pétrole qui n'est pas donné, mais c'est normal, c'est l'économie d'aujourd'hui, et puis le transport aérien a déjà vécu des périodes avec un baril de pétrole à 70, 80, voire plus de 100 dollars, à nous de nous adapter" en ayant des avions "plus modernes" et "plus économes", assure Marc Rochet.

"Je ne crois pas que les tarifs aériens remonteront, ils remonteront peut-être dans quelques années, mais pas en sortie de crise", estime-t-il.

Le dirigeant des deux compagnies aériennes évoque notamment la classe affaires, dont la demande "va durablement baisser" en raison du "bouleversement de l'économie" et de "l'énorme développement, avec succès, des visioconférences". "Il va falloir changer, le monde change".

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV