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Lyon-Turin: Spie Batignolles et deux entreprises italiennes remportent un appel d'offres de 1,1 milliard d'euros

Cet appel d'offres était le dernier s'agissant des travaux de creusement du tunnel de part et d'autre de la frontière. Reste un appel d'offres pour les équipements technologiques, d'une valeur de trois milliards d'euros, qui devrait être adjugé d'ici 2027.

La société chargée de construire la ligne ferroviaire Lyon-Turin a annoncé jeudi avoir attribué au groupe français Spie Batignolles et aux italiens Itinera et Ghella le chantier du tunnel de base côté italien pour 1,1 milliard d'euros. Ce chantier "sur un terrain particulièrement complexe" consistera à creuser la section italienne du tunnel du Mont-Cenis sur 25,8 km.

Les travaux dureront sept ans et emploieront 700 personnes, a détaillé Maurizio Buffalini, directeur général de Telt, au cours d'une conférence de presse à Rome. Il s'agit notamment pour les prestataires sélectionnés, dont Itinera est le mandataire, d'excaver le tunnel de base, la galerie d'où descendront les deux tunneliers et les galeries de connexion.

Cet appel d'offres était le dernier s'agissant des travaux de creusement du tunnel de part et d'autre de la frontière. Reste un appel d'offres pour les équipements technologiques, d'une valeur de trois milliards d'euros, qui devrait être adjugé d'ici 2027. Daniel Bursaux, président de Telt, a salué depuis Paris "un jalon important dans l'avancement" du chantier et "un pas de plus vers la décarbonation des transports au sein d'une Europe mieux connectée".

Entrée en service prévue en 2032

Lancé en 1991 et co-financé par l'Union européenne, la liaison ferroviaire Lyon-Turin, qui passera par un tunnel traversant les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse, en Italie, doit entrer en service en 2032. Le projet vise à réduire le transport de marchandises en camion à travers les Alpes au profit du rail et à diviser par deux le temps de trajet pour les passagers, en mettant Turin à moins de deux heures de Lyon. Le chantier se découpe en trois parties: les accès français (150 km), les accès italiens (60 km) et le tunnel de base du Mont-Cenis (57,5 km), qui deviendra le plus long tunnel ferroviaire au monde.

La dernière évaluation du coût total du chantier - lequel n'a cessé d'augmenter - a été effectuée en 2012 par la Cour des comptes française, qui le fixait alors à 26 milliards d'euros. En France, le Conseil d'orientation des infrastructures (COI) a préconisé en avril de repousser le volet français au-delà de 2045 pour privilégier la ligne historique Dijon-Modane. Mais le gouvernement semble vouloir tenir ses engagements vis-à-vis de son voisin italien, plus avancé dans les travaux, et au regard de la déclaration d'utilité publique qui arrive à échéance en 2028.

TT avec AFP