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Les gens du voyage français réclament la libre circulation

© Reuters / Après avoir été reçues à l'Elysée, les associations françaises de gens du voyage ont réclamé mercredi un assouplissement de la réglementation concernant leur communauté.

© Reuters / Après avoir été reçues à l'Elysée, les associations françaises de gens du voyage ont réclamé mercredi un assouplissement de la réglementation concernant leur communauté. - -

PARIS (Reuters) - Les associations françaises de gens du voyage ont réclamé mercredi un assouplissement de la réglementation concernant leur...

PARIS (Reuters) - Les associations françaises de gens du voyage ont réclamé mercredi un assouplissement de la réglementation concernant leur communauté, à commencer par la liberté de circuler sur le territoire national.

Reçues par le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, elles ont en outre exprimé leur solidarité avec les Roms originaires de Roumanie et Bulgarie, en pleine polémique sur la politique d'expulsions du gouvernement à leur égard.

"Nous sommes solidaires, nous sommes attendris et nous sommes touchés au fond de nous-mêmes parce qu'on a des racines communes. Nos arrière-arrière-grands-parents ont subi les mêmes rejets, exactement les mêmes choses", a déclaré Renardo Laurier, secrétaire général de l'Onat (Office national des affaires tziganes).

"Nous espérons que des solutions seront trouvées", a-t-il ajouté.

Conduite par le président de l'Union française des associations tziganes (Ufat), Eugène-Alain Daumas, la délégation a présenté pendant une heure et demie au haut responsable de l'Elysée une liste d'une cinquantaine de revendications pour cette communauté présente en France depuis plusieurs siècles.

"On sait bien qu'elles n'aboutiront pas toutes mais ce qui sera fait sera fait", a déclaré le président de l'Ufat en précisant qu'il était convenu d'une nouvelle rencontre avec le directeur de cabinet du président de la République, Christian Frémont, "dans un délai de deux ou trois mois".

POPULATION CIBLÉE

Parmi les priorités des gens du voyage, il a cité "l'abrogation du livret de circulation, la libre circulation sur le territoire national, qui est un droit fondamental", alors que les gens du voyage se heurtent à l'insuffisance des capacités d'accueil dans de nombreuses villes.

"On nous a beaucoup rappelé nos devoirs", a dit pour sa part Renardo Laurier, qui a souligné que sa communauté avait aussi des droits alors que "toute la législation a été faite dans le sens de nous retirer de plus en plus de droits, de donner de plus en plus de pouvoirs aux municipalités, aux préfets (...)."

Il a ajouté que la délégation avait reçu la garantie que l'affaire serait suivie par l'Elysée et qu'il y aurait d'autres rencontres avec les différents ministères intéressés.

A la question de savoir si les gens du voyage de nationalité française ne se sentaient pas victimes d'un amalgame avec les Roms, Eugène-Alain Daumas a répondu qu'il y avait eu sans doute au départ des confusions par méconnaissance des problèmes qui sont spécifiques à chaque communauté.

"On a mélangé tout ça pour détourner des vrais problèmes dans lesquels la France s'est un petit peu embourbée, surtout sur les affaires politico-financières", a-t-il dit à propos de la politique du gouvernement.

"Mais quand on prend des circulaires il y a 15 jours stigmatisant la population du voyage, je pense qu'on ne fait plus d'amalgame. Là on cible bien une population."

Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse

REUTERS