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Les cadres licenciés réclameraient 9 millions d'euros à Renault

Les trois cadres de Renault mis en cause à tort dans la fausse affaire d'espionnage dont le constructeur automobile s'est dit victime réclameraient au total 9,1 millions d'euros de réparations pour le préjudice moral qu'ils ont subi, selon l'hebdomadaire

Les trois cadres de Renault mis en cause à tort dans la fausse affaire d'espionnage dont le constructeur automobile s'est dit victime réclameraient au total 9,1 millions d'euros de réparations pour le préjudice moral qu'ils ont subi, selon l'hebdomadaire - -

PARIS (Reuters) - Les trois cadres de Renault mis en cause à tort dans la fausse affaire d'espionnage dont le constructeur automobile s'est dit...

PARIS (Reuters) - Les trois cadres de Renault mis en cause à tort dans la fausse affaire d'espionnage dont le constructeur automobile s'est dit victime réclameraient au total 9,1 millions d'euros de réparations pour le préjudice moral qu'ils ont subi, rapporte Marianne.

Dans son édition de samedi, l'hebdomadaire indique que Matthieu Balthazard, ancien directeur de l'amont et des projets, aurait déjà touché 480.000 euros d'indemnités légales auxquelles viendraient s'ajouter 750.000 euros d'indemnités pour licenciement abusif.

Marianne ajoute qu'il réclamerait de surcroît 3,2 millions d'euros au titre du préjudice moral subi, soit en tout 18 ans de salaire environ.

Bertrand Rochette, son ancien bras droit, aurait touché quant à lui près de 200.000 euros d'indemnité légale et se verrait octroyer 500.000 euros pour licenciement abusif, poursuit l'hebdomadaire. Il demanderait par ailleurs à Renault 3,5 millions d'euros de réparations.

Les deux hommes ont déjà fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas réintégrer le constructeur.

Matthieu Tenenbaum, numéro deux du programme véhicules électriques du groupe jusqu'à ce que l'affaire éclate, réclamerait de son côté 2,4 millions d'euros pour le préjudice qu'il a subi. Ce montant viendrait s'ajouter à 50.000 euros d'indemnité légale et à 120.000 euros pour licenciement abusif.

Selon Marianne, Renault a proposé de réintégrer Matthieu Tenenbaum à un poste plus important. L'hebdomadaire ajoute que Philippe Clogenson, licencié pour sa part dès la fin 2009, négocierait lui aussi sa réintégration.

Si l'on additionne les indemnités légales, les indemnités pour licenciement abusif et les réparations réclamées, la facture pour Renault atteindrait 11,2 millions d'euros, du jamais vu dans ce type d'affaires, ajoute l'hebdomadaire.

Marianne ajoute que si Renault accepte de payer de telles sommes, le groupe pourrait aussi s'exposer à une plainte pour abus de biens sociaux.

Une porte-parole du constructeur a refusé de commenter les montants évoqués car les négociations sont toujours en cours, a-t-elle déclaré.

Une source proche du groupe a indiqué pour sa part jeudi soir à Reuters que la question serait très probablement abordée au cours d'un conseil d'administration programmé lundi.

Renault a annoncé mi-mars que Carlos Ghosn, Patrick Pélata et les autres cadres dirigeants impliqués dans l'imbroglio renonçaient à la part variable de leur rémunération acquise au titre de 2010 et à tout bénéfice de stock-options pour l'exercice 2011. Pour Carlos Ghosn, cette décision signifie qu'il abandonne 1,6 million d'euros.

"Si la partie variable de 2010 ne suffit pas, on prendra celle de 2011", a indiqué un représentant de la CGT Renault. "Il est hors de question qu'un seul salarié de Renault paie les conséquences de ce fiasco."

Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot