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Transports

Le Sénat réduit la portée de l'interdiction des vols intérieurs de moins de deux heures et demi

Le projet de loi Climat et résilience issu des travaux de la Convention citoyenne pour le climat vise à interdire ces vols domestiques dès lors qu’une alternative ferroviaire existe en moins de deux heures et demi.

L'interdiction des vols intérieurs de moins de deux heures et demi dès lors qu’une alternative ferroviaire existe a encore du plomb dans l'aile.

Cette mesure, issue de la Convention citoyenne pour le climat, est actuellement débattue par les sénateurs dans le cadre de l'adoption du projet de loi Climat et résilience.

Le texte permet déjà de déroger à cette interdiction lorsque les lignes aériennes assurent "majoritairement" le transport de passagers en correspondance. Les sénateurs ont renforcé cette possibilité en permettant aux compagnies (Air France essentiellement) de déroger à l’interdiction lorsqu’elles assurent "à plus de 50%" le transport de passagers en correspondance.

Une seule ligne finalement concernée

Conséquence, le texte "ne concernerait plus qu’une seule ligne encore ouverte en France: Orly-Bordeaux", selon le rapporteur Philippe Tabarot (LR) puisque les autres lignes qui pouvaient être concernées par cette interdiction (Paris-Lyon, Paris-Nantes, Paris-Rennes et Lyon-Marseille) transportent une majorité de passagers en correspondance via Paris.

Rappelons que la proposition initiale de la Convention citoyenne prévoyait une interdiction si des liaisons ferroviaires de 4 heures existaient.

En réduisant la portée de l'interdiction à 2 heures et démi, on aboutit à une réduction "dérisoire" des émissions de CO2, estiment les associations. Une réduction encore amoindrie si la disposition des sénateurs est finalement adoptée.

Une récente étude montre pourtant que le train peut bel et bien se substituer à l'avion pour des liaisons jusqu'à 4 heures, et ce, sans dépense supplémentaire pour l'Etat ou la SNCF.

Le texte doit repasser devant les députés avant son adoption finale, il peut donc encore être modifié.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business