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Le rapport Duron sur les transports retient sept grands projets

Seulement deux lignes de TGV et cinq tronçons d'autoroutes parmi les grands chantiers du Grenelle de l'environnement ont été jugés prioritaires par le rapport Duron, remis jeudi au ministre délégué aux Transports Frédéric Cuvillier. En période de contrain

Seulement deux lignes de TGV et cinq tronçons d'autoroutes parmi les grands chantiers du Grenelle de l'environnement ont été jugés prioritaires par le rapport Duron, remis jeudi au ministre délégué aux Transports Frédéric Cuvillier. En période de contrain - -

par Constance De Cambiaire PARIS (Reuters) - Seulement deux lignes de TGV et cinq tronçons d'autoroutes parmi les grands chantiers du Grenelle de...

par Constance De Cambiaire

PARIS (Reuters) - Seulement deux lignes de TGV et cinq tronçons d'autoroutes parmi les grands chantiers du Grenelle de l'environnement ont été jugés prioritaires par le rapport Duron, remis jeudi au ministre délégué aux Transports Frédéric Cuvillier.

Dans ses recommandations au gouvernement, la commission "Mobilité 21" sur les infrastructures de transport a mis l'accent sur la desserte de proximité et l'amélioration des réseaux existants plutôt que sur la création de nouvelles lignes TGV dans une période de contrainte budgétaire.

Le Grenelle de 2007 prévoyait de lancer quelque 70 grands projets pour un montant total estimé à 245 milliards d'euros sur 25 ans.

"C'est d'abord en confortant la qualité des réseaux que l'on répondra aux besoins prioritaires de la société (...) Une modernisation de l'existant permet souvent d'atteindre une performance quasi équivalente à celle d'une infrastructure nouvelle, pour un coût et une empreinte écologique bien inférieurs", peut-on lire dans le document commandé à l'automne par le gouvernement.

Deux scénarios économiques ont été retenus: le premier est fondé sur des investissements compris entre huit et dix milliards d'euros et le second, plus optimiste, envisage un montant de dépenses compris entre 28 et 30 milliards d'euros.

Parmi les grands projets élevés au rang de premières priorités dans les deux scénarios, on ne trouve plus que deux lignes de train à grande vitesse (LGV), celle reliant Bordeaux à Toulouse et la liaison Roissy-Picardie, ainsi que cinq tronçons autoroutiers, parmi lesquels la liaison entre Lyon et Saint-Etienne.

"DES SAVOIR-FAIRE VONT DISPARAÎTRE"

Au grand dam des élus locaux des régions concernées, les autres projets ferroviaires sont repoussés à des horizons plus lointains, comme le raccordement LGV Rhin-Rhône, la LGV reliant Limoges à Poitiers et la liaison nouvelle Montpellier-Perpignan.

"2030, c'est bien, mais c'est aujourd'hui que nos entreprises ont besoin d'activité", a déploré Bruno Cavagné, vice-président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) qui regroupe 8.000 entreprises employant 300.000 salariés.

"Ce qui est important pour nous aujourd'hui, c'est de savoir ce qui va se passer après 2017 quand les quatre grands chantiers de LGV seront terminés. Si aucun nouveau grand projet n'est lancé, beaucoup de savoir-faire vont alors disparaître", a-t-il ajouté.

Les groupes français de BTP ont été soutenus ces dernières années par les grands chantiers de LGV placés au coeur des efforts de relance du pouvoir précédent.

Vinci a ainsi décroché en 2011 le contrat de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux, un investissement total de 7,8 milliards d'euros, tandis que la LGV Bretagne-Pays de la Loire (plus de 3,3 milliards d'euros) a été attribuée la même année à Eiffage.

L'an dernier, c'est Bouygues qui a remporté le contrat du contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier, un investissement de 2,3 milliards d'euros.

Quelque dix millions de passagers en France prennent le TGV chaque mois et 80 millions un train régional, mais jusqu'à 700 millions utilisent un mode de transport urbain, pour moitié en Ile-de-France.

Avec Gilles Guillaume, édité par Dominique Rodriguez