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Transports

Grève aux aéroports de Paris: accord signé avec les syndicats sauf la CGT

Des employés d'ADP en grève à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, le 2 juillet 2021

Des employés d'ADP en grève à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, le 2 juillet 2021 - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

La direction du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et d'Orly, a signé mardi un accord de fin de conflit avec les syndicats CFE-CGC et Unsa. La CGT maintient son préavis.

La direction du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et d'Orly, a signé mardi un accord de fin de conflit avec les syndicats CFE-CGC et Unsa, après plusieurs journées de grève contre un projet de baisse des rémunérations, a-t-elle annoncé à l'AFP.

La CGT, l'un des trois syndicats représentatifs du groupe, "n'a pas signé" cet accord et son préavis de grève "est maintenu pour vendredi", a précisé à l'AFP Frédéric Lecocq, son délégué syndical chez ADP.

Pour la direction, cet "accord majoritaire", compte tenu des signatures de la CFE-CGC et de l'Unsa, est "équilibré" et "fondé sur des concessions mutuelles", a déclaré à l'AFP Edward Arkwright, directeur général exécutif du groupe qui gère aussi l'aéroport du Bourget.

Pertes limitées pour les salariés

Cet accord va permettre de "sortir du conflit, d'apporter un certain nombre de garanties aux salariés", a souligné Edward Arkwright. Il "encadre la mise en oeuvre du projet PACT" (plan d'adaptation des contrats de travail) et "donne de la visibilité" aux salariés, a-t-il ajouté.

Le texte apporte des "garanties sur l'encadrement des baisses de rémunération et leur limitation dans le temps" et inclut "la renonciation à la clause de mobilité géographique" initialement prévue, a-t-il indiqué.

Avec cet "encadrement", les salariés "sont assurés qu'ils ne perdront pas plus de 5% en 2021 (et) en 2022", puis pas plus de "4% en 2023", avec "garantie de retrouver leur rémunération de 2019 au plus tard en 2024, sans condition".

Si "le niveau de 2019" de trafic dans les aéroports "était retrouvé avant" 2024, "alors cette garantie s'appliquerait", a-t-il dit.

"C'est un accord qui nous permet désormais de nous concentrer sur l'accueil des passagers, sur la préservation de la situation de l'entreprise et de pouvoir se préparer aux enjeux qui suivront cette période de trois ans et cette sortie de crise", a estimé M. Arkwright.

L'Unsa a noté de son côté que ce "protocole de fin de grève ne satisfera pas toutes (ses) demandes". Mais "il permettra la limitation de la modération salariale et annulera la clause de mobilité géographique prévue dans le projet PACT, entre autres", a réagi auprès de l'AFP Laurent Garssine, secrétaire général de l'Unsa chez ADP.

Appelant les salariés à la grève et à manifester à plusieurs reprises en juin et juillet, les syndicats CFE-CGC, CGT et Unsa d'ADP avaient réclamé ensemble le retrait du PACT qui prévoit une baisse ou une suppression de primes. En cas de refus de modification de leur contrat de travail, les salariés risquent un licenciement via un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).

C'est le 2 juillet que l'impact de la grève a été le plus fort sur le trafic aérien: les vols avaient été retardés d'une heure en moyenne à Roissy et de quinze minutes à Orly.

Vendredi dernier, le mouvement a été marqué par l'interpellation de plusieurs responsables syndicaux à Orly, pendant une manifestation, avant d'être relâchés. Mais la grève n'avait eu aucun impact sur le trafic, hormis quelques vols retardés. Samedi, dernière journée d'appel à la grève, le trafic était normal.

T.L avec AFP