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Flambée du prix l'électricité: la SNCF n'augmentera pas le prix des billets cette année

Peut-on encore compter sur la SNCF ou Air France pour partir en vacances?

Peut-on encore compter sur la SNCF ou Air France pour partir en vacances? - AFP

L'opérateur est le premier consommateur industriel d'électricité en France. Mais comme dans l'aérien, il achète son énergie bien à l'avance.

Comment la SNCF fait face à la flambée des cours de l'énergie et notamment de l'électricité? Lors d'un point avec la presse, Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, a ainsi rappelé que le transporteur est le premier consommateur industriel d'électricité en France avec 10% du total (et 1 à 2% de la consommation globale d'électricité).

Faut-il alors s'attendre à une explosion de ses coûts et donc à une augmentation des billets? Pas encore. Comme dans l'aérien, la SNCF achète son énergie à l'avance, ce qu'on appelle la couverture.

"95% de notre énergie de 2022 est achetée, nous achetons notre électricité entre deux à trois ans à l'avance", explique Christophe Fanichet. Il y aura quand même des ajustements à faire cette année qui auront un impact pour l'opérateur de "quelques dizaines de millions d'euros", ajoute le responsable.

Un impact de plusieurs centaines de millions d'euros l'an prochain?

Cette couverture permet à la SNCF de promettre "de ne pas augmenter le prix des billets cette année, la SNCF est l'alliée du pouvoir d'achat des Français", souligne Christophe Fanichet.

Mais l'avenir est rempli d'incertitudes. "On ne sait pas comment les cours vont évoluer. Est-ce que je me couvre aujourd'hui pour 2023 et les années suivantes ou est-ce qu'on attend? Mais une chose est sûre, l'an prochain, le surcoût pour la SNCF peut se transformer en quelques centaines de millions d'euros", ajoute le dirigeant.

Dans le même temps, la SNCF intensifie ses programmes d'économies de consommation "sans avoir à réduire la vitesse des trains, ce qui n'est pas une option". Les conducteurs pratiquent ainsi la conduite économique qui consiste à exploiter la topographie de la ligne en sollicitant le moins possible les moteurs que ce soit en traction ou en freinage.

La SNCF incite également ses collaborateurs à trouver des idées de sobriété électrique notamment dans les ateliers techniques.

Elle met également en avant son utilisation grandissante d'électricité issue d'énergies renouvelables. "On verdit notre approvisionnement avec des contrats beaucoup plus longs sur des périodes de 20 à 25 ans", précise le responsable.

En attente d'aides du gouvernement

Outre l'électricité, la SNCF est également un important consommateur de diesel utilisé notamment dans 50% des TER. Même si l'opérateur entend sortir de cette énergie fossile en 2035, il faut également gérer la hausse des prix. "Nous sommes très attentifs à l'évolution des cours du diesel", se contente néanmoins d'expliquer Christophe Fanichet.

La SNCF pourra également compter sur les aides spécifiques du gouvernement pour les entreprises industrielles fortement consommatrices d'énergie. Mais visiblement, les choses avancent lentement. "Les travaux sont en cours", indique le président de SNCF Voyageurs. Les industries pointent d'ailleurs un dispositif complexe. Ceci expliquant alors peut-être cela.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business