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Fin d'Autolib': bornes, abonnements, alternatives… que va-t-il se passer maintenant?

Le service d'autopartage Autolib a été arrêté à l'été 2018.

Le service d'autopartage Autolib a été arrêté à l'été 2018. - BFM Paris

La suppression d'Autolib' a été votée ce jeudi par Paris et sa banlieue, les abonnés vont devoir se préparer à la disparition du service. Cinq questions sur ce qui attend les utilisateurs.

C'est la fin pour Autolib'. Après plusieurs jours d'incertitude, le Syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM) qui regroupe 103 communes partenaires dont la ville de Paris, a voté jeudi la résiliation du contrat Autolib' avec le groupe Bolloré, qui l'exploitait. En cause, un conflit sur le lourd déficit du service et la somme de 233 millions d'euros réclamée par Bolloré aux communes.

C'en est donc fini des petites voitures grises électriques qui circulaient depuis 2011 dans Paris et sa banlieue. La transition va devoir s'organiser. 

>Combien de temps va-t-on encore pouvoir rouler en Autolib'? 

Ce vendredi, il est encore possible de rouler en Autolib' mais pour combien de temps? Avant le vote du SAVM, la directrice en charge de la mobilité Marie Bolloré avait fait savoir que le service pourrait s'arrêter "dans les tous prochains jours", dès que le groupe aura reçu la notification de la résiliation du contrat. Bolloré pourrait donc décider très rapidement de tout débrancher. 

Le SAVM a de son côté précisé qu'un protocole de sortie de contrat allait être négocié, notamment pour régler la question de la date d'arrêt effectif d'Autolib'. Dans un communiqué, la mairie de Paris se prononce en faveur d'une "sortie en douceur, échelonnée sur plusieurs mois". Quelques jours ou quelques mois avant l'arrêt total d'Autolib'? La décision restera au final celle de Bolloré.

>Que se passe-t-il pour les abonnements en cours? 

Pour l'instant, aucune modalité de remboursement ou d'indemnisation des abonnés n'a été décidée. Sur son site internet et son application, Autolib' diffuse un message à destination des abonnés.

"Nous attendons de recevoir la notification écrite de cette résiliation pour vous préciser les modalités d'application", indique l'opérateur qui promet de tenir les abonnés "régulièrement informés" par mail et messages sur les réseaux sociaux. 

autolib
autolib © Capture site Autolib'

>Pourra-t-on se garer sur les places Autolib' et utiliser les bornes? 

Tant que la fin du service n'est pas appliquée, les Autolib' restent les seules voitures à pouvoir se garer sur les 6.200 places de stationnement présentes partout en Ile-de-France. Mais une fois le contrat clôturé, les bornes sont la propriété des villes concernées. Chaque commune pourrait donc décider de l'usage des places de stationnement et des bornes de recharge au cas par cas.

A Paris, la municipalité a déjà décidé de dédier ses 3.244 places présentes dans la capitale au stationnement des Parisiens ou Franciliens propriétaire d'un véhicule électrique ou utilisant un véhicule électrique en autopartage. "Ce stationnement sera gratuit, dans la limite de six heures consécutives", indique la mairie de Paris, précisant que cette mesure entrera en vigueur à compter de l'arrêt du service. Les bornes parisiennes devraient venir compléter le maillage des bornes BeLib'. La mairie de Paris souhaite les rendre accessibles avec un badge BeLib' "au début de l'année 2019". 

>Pourra-t-on s'offrir une Bluecar? 

Si les bornes sont la propriété des communes, les quelque 4.000 Bluecar d'Autolib' appartiennent à Bolloré. Le groupe envisage plusieurs scénarios pour continuer à faire rouler ses petites voitures grises électriques. En premier lieu, Bolloré pourrait réinjecter ses Bluecar dans ses autres services d'autopartage à Lyon, Bordeaux ou bien Los Angeles, Turin ou Singapour.

Une autre option est aussi envisagée selon un porte-parole d'Autolib': le groupe Bolloré pourrait vendre ses voitures à des particuliers ou à des entreprises. Devenir propriétaire d'une Bluecar est donc envisageable, mais là encore la suite des choses doit être précisée. 

>Quelles alternatives pour remplacer Autolib'? 

L'autopartage tel qu'il existait avec Autolib' n'a pas d'équivalent pour l'instant et les utilisateurs réguliers du service risquent de se sentir orphelins pendant plusieurs mois. D'autres entreprises proposent des services d'autopartage mais leur déploiement est loin de celui d'Autolib'. Cependant, dans Paris 600 véhicules sont disponibles en autopartage indique la mairie, avec des services comme Communauto, Ubeeqo, Zipcar, Renault Mobility ou encore Zencar. 

Dans la capitale, la municipalité prévoit l'arrivée d'autres services à plus grande échelle. Des constructeurs comme PSA se sont montrés intéressés et pourraient déployer jusqu'à 1.500 véhicules électriques dans les prochains mois. 

En attendant, les utilisateurs d'Autolib' peuvent se reporter sur le scooter électrique partagé. Cityscoot en propose 1.500 et COUP 1.700. Leur utilisation reste néanmoins réduite à une zone limitée entre Paris et quelques communes de proche banlieue. 

Carole Blanchard